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Étendu sur la plage d'une baie de rochers
il est couché comme une vigne endormie,
seul et le regard vers les vagues tourné.
Son visage est grave et charmant
sur quoi s'en vient jouer la brise de midi.
Je ne sais si la branche du grenadier
pépiante d'oiseaux est plus que sa taille,
belle, plus souple que lézard.
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[En croate: Prostrt na žalu sjenovitog zatona
leži kao ograđeni vinograd
usamljen i valovima okrenut.
Njegovo lice ljupko je i ozbiljno.
Ne znam je li ljepša grana šipkova
puna cvrkuta ptičjeg, ili pregib
njegova pojasa, gipkiji od guštera.]
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J'écoute le grondement d'un tonnerre bas
qui monte au-dessus de la mer et peu à peu s'approche.
Caché(e) dans le feuillage d'un vieil agave
je vois la gorge du jeune homme en mouette changée.
Elle vole vers le soleil, elle crie sa mélancolie
dans les nuages jaunes. Du bronze
de son ventre somptueux s'élève
un rocher sombre et fleuri où reposent
de ravissantes fées et les reines du conte.
[...]
Le regard calme, tourné vers celui
qui dort et plongé dans le grondement
de la tempête lente, éternelle comme un agave,
je songe, saisi(e) d'un désir ardent et vague,
aux oiseaux blancs qui, les ailes déployées,
frémissent dans les ravins bleus nuageux
de ce corps troublant à force de silence.
Je songe au bruit de la mer et aux herbes solitaires.
Traduction: Miryana Yoykitch, Pierre Lartigue. Revue Europe.
2 commentaires:
Superbe poème, et superbes photos.
On se coucherait bien à leurs côtés...
Merci André.
Bonjour, bel Anonyme, merci de ton appréciation! Une suggestion de ma part à tous les anonymes: si vous choisissiez un pseudonyme, comme Pierre de Roncevaux, ou Charles de Flandre, au cas où vous intervenez ici de temps en temps, nous saurions que vous êtes des amis et pourrions vous reconnaître d'une fois à l'autre, sans indiscrétion. Case des hommes pourrait devenir un lieu de débat. Je suis prêt aussi à publier des correspondances plus étoffées dans le blogue lui-même. Ils apporteraient d'autres voix, d'autres points de vue...
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