Le jockstrap a été inventé dans les années 1870 pour protéger les bijoux des coursiers à vélo qui se les secouaient rudement en circulant sur les pavés des rues de Boston. Puis les athlètes de différentes disciplines l'ont adopté parce qu'il soutient les couilles, permet l'évaporation de la transpiration et diminue les inconvénients du frottement ainsi que la résistance aux mouvements dans l'entrejambe. Bien plus tard, ce torchon humide qui puait dans les vestiaires de sport a gagné ses lettres de noblesse en devenant un symbole de la masculinité. Objet à la fois utilitaire et figuratif, il est aujourd'hui le protecteur des attributs mâles, leur encadrement et leur mise en valeur sous le vêtement. En même temps, il incarne la représentation phallique du dieu Sport. Le jockstrap est devenu l'icône de la virilité. Un objet fétiche.
Les faiseurs de fringues qui transforment les pièces de vêtement basiques -- nobles dans leur sobriété -- en froufrous coûteux se sont emparés du jockstrap pour l'avilir et y ajouter leur logo. Les gays qui vénèrent la virilité sans esbroufe continuent à acheter des Bike d'origine.
Le destin de cette poche accompagnée de trois élastiques s'est élevé jusqu'à incarner l'Antinomie divine (ou diabolique), la contradiction apparente (ou réelle, à choix) entre le principe hétéro et l'orientation homo. Observe, cher lecteur, un entrejambe masculin enchâssé dans un jockstrap! Sur le devant, le suspensoir soutient les attributs de l'athlète, sa virilité mythique. Au centre où se situe le périnée (relié à la prostate), les bandes élastiques se séparent, dénudant le postérieur, exposant la raie et l'anus. Nous nous trouvons dans l'espace symbolique assigné à la sodomie.
Ainsi donc, les fiers machos portent entre couilles et cul l'emblème de ce qui les fascine, les effraie et obsède: le paradoxe de la bisexualité -- latente ou pas -- qui se révèle dans leurs insultes chaque fois qu'ils gueulent
pédé. Dommage. Ils ignorent le plaisir de se faire doigter (par une personne d'un sexe ou l'autre, pourvu qu'elle soit compétente), ainsi qu'à enculer ou se faire enculer -- peu importe l'orientation des participants.
Notre modeste jockstrap met en évidence la proximité des diverses sensualités.
André
Le jockstrap a été inventé dans les années 1870 pour protéger les bijoux des coursiers à vélo qui se les secouaient rudement en circulant sur les pavés des rues de Boston. Puis les athlètes de différentes disciplines l'ont adopté parce qu'il soutient les couilles, permet l'évaporation de la transpiration et diminue les inconvénients du frottement ainsi que la résistance aux mouvements dans l'entrejambe. Bien plus tard, ce torchon humide qui puait dans les vestiaires de sport a gagné ses lettres de noblesse en devenant un symbole de la masculinité. Objet à la fois utilitaire et figuratif, il est aujourd'hui le protecteur des attributs mâles, leur encadrement et leur mise en valeur sous le vêtement. En même temps, il incarne la représentation phallique du dieu Sport. Le jockstrap est devenu l'icône de la virilité. Un objet fétiche.
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