Glenn Greenwald accueillant David Miranda à son retour à Rio. |
Écrivain, journaliste et blogueur, Glenn Greenwald a émigré au Brésil en 2005 pour vivre avec Miranda car les États-Unis ne reconnaissaient pas le mariage gay et ne délivraient pas de permis de séjour à son compagnon. C'est, écrit-il dans son premier livre polémique, l'élection de Bush fils qui l'a changé. Avant, il ne s'impliquait pas en politique. Mais voyant le président abuser de son pouvoir et créer cette paranoïa du terrorisme qui a changé la mentalité américaine, Greenwald s'est fait l'avocat des droits constitutionnels des citoyens. C'était visionnaire, on le comprend aujourd'hui où plus de 2000 compagnies privées aux États-Unis font leur beurre en conseillant le gouvernement, les entreprises publiques et privées ainsi que les télévisions sur le "danger" que présente le "terrorisme" international et comment se "protéger" en attaquant préventivement.
Bradley Manning, scandaleusement maltraité en prison militaire. |
À Rio, l'appartement du couple a été cambriolé récemment et l'ordinateur de Miranda volé alors que Greenwald commençait à publier des extraits des documents que lui avait transmis Edward Snowden. On peut imaginer que les visiteurs faisaient partie des services secrets américains... Les articles de Greenwald paraissent sous l'égide du quotidien britannique The Guardian où une équipe travaille sur les documents fournis par Snowden et a déjà fait l'objet de plusieurs intimidations. La rétention de David Miranda à Londres est à prendre comme un avertissement supplémentaire pour les journalistes: votre famille n'est pas à l'abri. Car tant le Guardian que Greenwald dans son blogue ont révélé des secrets qui mettent à mal la réputation des services secrets américain et britannique, détruisant toute apparence de respect des règles démocratiques.
Et la présidence d'Obama n'a rien changé aux États-Unis. Greenwald estime que seuls des gens oeuvrant en dehors du système seront capables d'apporter un réel changement politique; il est, dit-il, impossible de collaborer de l'intérieur pour le transformer... Collaborer ou accuser pour faire naître le changement, c'est aussi la question qui se posait aux homosexuels militants de ma jeunesse. Elle nous a souvent divisés. En Occident, nous sommes parvenus à la situation actuelle en pratiquant un peu des deux. On assiste actuellement aux derniers soubresauts de ceux qui peinent à nous encaisser. Alors que dans d'autres parties du monde, la lutte ne fait que commencer; et ceux qui s'engagent paient un prix exorbitant. Mais comme le dit Greenwald au sujet de Snowden, le courage est contagieux!
André
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