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Photo: David Vance. |
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Réunis en assemblée plénière, les évêques suisses ont répondu jeudi dernier aux propos que l'un des leurs, Vitus Huonder, avait tenus cet été en Allemagne en citant ce
verset de la Bible: "L'homme qui prendra un mâle comme on couche avec une femme,
ils font une abomination; les deux seront mis à mort..." Selon ces dignitaires, l'Église catholique est ouverte à toutes les personnes, indépendamment de leur orientation sexuelle. Et "les membres de la Conférence épiscopale sont
conscients qu'ils doivent continuer à chercher des chemins susceptibles
d'exprimer cette conviction". Ces braves mitrés
continuent à chercher des chemins susceptibles de... alors qu'ils comptent 30% à 40% de LGBT dans leur institution. Depuis des siècles.
Trois plaintes pénales ont été déposées
auprès du Ministère public des Grisons contre l'évêque
ultraconservateur. L'une a été envoyée par un citoyen d'un canton voisin. Les autres par la faîtière des organisations d'homosexuels de Suisse Pink Cross et de lesbiennes LOS. Si l'évêque est inculpé et jugé, il risque jusqu'à trois ans de
prison. Contrairement
aux politiciens et aux juges, les évêques ne bénéficient pas de
l'immunité contre des poursuites judiciaires.
Dans la foulée, les membres de la conférence épiscopale ont nommé leur prochain président: l’évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, Mgr Charles Morerod. Il avait réagi aux propos de son confrère Vitus en affirmant: "Être homosexuel n’est ni un crime ni un péché". "L’Église [catholique], suivant la Bible, parle de certains
actes comme des péchés, parce qu’elle pense que la fécondité liée à la
différence homme-femme est un caractère central de la sexualité", a-t-il
expliqué au quotidien
Le Temps. "Mais il est évident qu’en dehors
d’une perspective religieuse, pas seulement chrétienne, cette approche
semble absurde à la plupart de nos contemporains". L'Église de Mgr Morerod cultive l'art du discours adapté aux situations. La "transparence" (dans l'air du temps) elle ne la connaît pas.
Ce que nous serions curieux de connaître -- nous tous qui avons (nolens volens) fréquenté des prêtres dans les saunas, les parcs ou des soirées sur invitation, voire en allant à la messe -- c'est si les ecclésiastiques gays ont contribué à un débat interne sur les obstacles contre lesquels butte le catholicisme. Ces obstacles sont nombreux: l'orientation amoureuse; les pratiques sexuelles avant, pendant et après le mariage, donc aussi la contraception et la capote pour tous; le célibat des prêtres; les abus commis sur de jeunes enfants. Quand ces milliers et milliers d'employés oseront-ils enfin exercer une pression publique sur leurs supérieurs en sortant de leur pieuse prison et frappant du poing sur l'autel ?
Dans
Le Salaire de la peur, Georges Arnaud écrit que
"La tragédie se noue entre l’homme et sa peur que, fuyant sa prison, il emmène avec lui."
André
5 commentaires:
Le bout de l'humanité est de reconnaître la présence de Dieu en tout, de l'homme à des pierres, sans avoir besoin d'une religion historique, positive et normative. Il faudra des siècles, mais le sort de l'humanité est là. Et puis ils disparaissent toutes les formes d'homophobie.
Bonne dimanche André!
c'est une très bonne question que tu te pose André, et aussi quand le monde ouvrira les yeux et acceptera les personnes gay, lesbiennes, et trans que ce sont aussi des être humain qu'il faut accepté aimer et respectez, mais sa un jours l'avenir nous le dira,pour répondre a ton affirmation Xersex, oui des fois des personnes on une pierre a la place du coeur, car il préfère juger une personne car elle es différente avant d'apprendre a connaitre cette personne et l'apprécier, car souvent c'est ce que je fait j'apprend a connaître une personne et après je voit si je peux faire confiance ou pas et je ne me permet pas de chritiquer une personne car elle es différente, car a ce moment là je peux dire que mon coeur n'accepterait pas de faire du mal a une autre personne
André,
Que voilà un juste commentaire. Tu touches du doigt que la base les jeunes ou vieux
curés, qu'ont-ils fait du fond de leur placard ? Rien, si ce n'est un peuple de moutons mort de trouille. Le livre "Mais qui a dit que Dieu n'aimait pas les homos ?" de Joël Pralong est peut-être une piste à suivre pour essayer de comprendre, en tous les cas il ouvre le dialogue, espérons que celui-ci ne restera pas lettre morte, comme cette église soit disant issue de Pierre l'apôtre.
Bonne semaine à tous et à toi André en particulier
Philippe sur la Riviera
Salut Philippe c'est très beau ce que tu dit et vraie,
belle soirée a toi aussi et une très belle semaine a venir
amicalement
Je ne sais comment l'expliquer mais ton article me fais pensér au livre de Bertrand de jouvenel sur le pouvoir.
Bonne journée amicalement unnu
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