dimanche 7 mai 2017

Un Conseil des jeunes lutte contre l'homophobie à l'école



Des jeunes contre l'homophobie.

"Pédé", "chochote", "gonzesse", "enculé" et d'autres: la violence à caractère homophobe, même si elle n'est que verbale -- mais parfois les coups pleuvent... --, ne devrait pas être tolérée dans les cours de récréation. En sont victimes des garçons que leurs camarades jugent inférieurs parce qu'ils sont moins athlétiques, plus intéressés par les livres que le foot, ou bien d'autres critères machistes. Les garçons visés ne sont pas forcément homosexuels, et ceux qui les insultent ne connaissent pas toujours le sens exact des insultes qu'ils profèrent. Ce qui est sûr, en revanche, c'est qu'ils expriment le mépris de la différence. Une notion que les aînés leur enseignent pour en faire de "vrais hommes". Si le jeune mâle alpha est cet animal primitif qui tremble dans son slip de ne pas être à la hauteur de l'étalon [dans les deux sens] qu'on lui propose, quel avenir attend notre civilisation à la Trump ?

La douleur que ressentent les ados malmenés est d'autant plus profonde, plus solitaire qu'ils ont honte d'en parler. Ils risquent, pensent-ils (avec raison ou non) de ne pas être écoutés ni protégés. Ils risquent, pensent-ils, de révéler une orientation sexuelle qui ne sera pas respectée. Ils risquent, pensent-ils (avec raison ou non) d'être punis, rejetés, voire chassés de la maison.




Les jeunes LGBT, et particulièrement les garçons, sont plus tentés par le suicide que les autres ados, selon une étude sur la santé gay menée en Suisse par l’Université de Zurich et l’association genevoise Dialogai. Vingt pour-cent des gays ou bisexuels auraient essayé de se donner la mort. Un sur cinq! La moitié de ces passages à l’acte auraient eu lieu avant l’âge de 20 ans, soit l'âge moyen où l'on fait son coming out aujourd'hui. C'est pourquoi il faut absolument changer les pratiques des milieux scolaires qui ne rempplissent pas leur mission d'éducation et de protection, surveiller l'attitude des partis politiques et des communautés religieuses qui ne respectent pas les règles de l'égalité (inscrites dans la loi) entre femmes et hommes, entre citoyens et étrangers, entre LGBT et hétéros.

Il faut qu'un garçon malmené à l'école puisse trouver le soutien respectueux et actif d'un père, d'un grand frère ou d'un oncle. Et des conseils éclairés sur la façon de mener sa vie. La plupart des organisations LGBT mises en place par des gays comptent un groupe de rencontre réservé aux jeunes, ainsi qu'un pôle agression auprès duquel on trouve écoute et accompagnement en cas d'attaque, d'abus, de viol, ou si l'on se sent menacé. (Par exemple Vogay à Lausanne.) La période de l'adolescence, si importante dans la construction d'un jeune homme, ne devrait pas être entachée par le racisme et l'homophobie.



C'est le combat que mène Haidar Hussain depuis l'âge de 14 ans (en 2010) où il a créé la commission Jeunes Versus (contre) Homophobie au sein du Conseil des Jeunes de Lausanne (Suisse). Il a mis sur pied une exposition pour illustrer et dénoncer l'homophobie en milieu scolaire. Et de nombreux établissement scolaires l'ont accueillie en Suisse francophone. Cette exposition a été complétée et les commentaires des panneaux traduits en allemand et anglais pour pouvoir la faire tourner plus largement encore. Dès mardi 9 mai elle sera présentée au Forum de l'Hôtel de Ville (mairie) à Lausanne, et ce jusqu'à samedi 20. Dorénavant, le règlement des établissements secondaires du canton de Vaud stipule que les élèves doivent s’abstenir de toute violence à caractère homophobe.

Pas de violence, s'expliquer, faire la paix.

Le médecin généraliste français Baptiste Beaulieu, romancier et blogueur, commente ci-dessous les suites néfastes de l'homophobie et des discriminations sexuelles.




"J'écris, ajoute Baptiste Beaulieu, des romans pour vivre et, malheureusement, même si je voudrais que ce ne fût pas le cas, tout ce qui est dit dans cette vidéo est vrai. Enfin… Non. Une seule chose est erronée : on peut avoir vu Lalaland et se réveiller avec une furieuse envie de faire des claquettes." Cette vidéo est tirée de son blogue Alors voilà , "Journal de soignés et soignants réconciliés" qui saura vous enthousiasmer.

André

5 commentaires:

estèf a dit…

Merci André, une démarche essentielle.
estèf, qui eu droit à l'appellation de "femmelette" à l'école élémentaire, puis de "pédé" au collège.

Anonyme a dit…

J'ai travaillé dans un établissement scolaire. Quand mon homosexualité a été sue, la direction m'a dit que cela ne posait pas de problème avec les employés mais qu'il fallait que je cache ma vie privée devant les élèves et les parents d'élèves.
Des collègues ont tenu des propos lgbtphobes.

Anonyme a dit…

La 9ème photo est tirée du saop opéra britanique dénommé Eastenders. Le jeune homme Johnny est obligé de révéler son homosexualité après que sa soeur est dit, sous le coup de la colère, à leurs parents que Johnny est un homme homosexuel.
La vidéo est visible à l'adresse https://www.youtube.com/watch?v=SvMFjLiYSXw

Xersex a dit…

un post très interessant! et un peu douloureux aussi, mais constructif

Anonyme a dit…

merci André, "pédé" est la pire insulte pour un garçon, moi au collège et lycée je me détestais j'étais homophobe, puis j'ai rencontré un garçon gay très beau et viril alors j'ai compris que les gays ne sont pas tous efféminés, pervers, travestis, méprisables comme la culture populaire nous le fait croire ... il y a des gays admirables ...

si on recherche sur l'Internet, on trouve notamment sur "Gay influence" qu'un nombre très important de prodiges du monde du spectacle, sportifs exceptionnels, rois, capitaines d’industrie, scientifiques, politiciens, chefs cuisiniers et autres héros – sont gays ou bisexuels ... Le site est en anglais j'ai repris l'idée sur mon blog en français ...