En une trentaine d'années, le feu de joie du Burning Man, a évolué d'un
rassemblement d'artistes et de hippies -- qui brûlaient l'effigie d'un
homme sur une plage de San Francisco -- à un rassemblement de milliers de
pélerins fêtards dans un désert du Nevada. La semaine dernière, les
quelque 70'000 participants venus du monde entier pour célébrer leur
vision évolutive de la contre-culture ont assisté au sacrifice d'un
homme qui s'est jeté dans les flammes. Il a brisé les barrages établis
entre le public et le feu de la gigantesque sculpture en bois brûlée
pour clore les festivités. Et il a échappé à ceux qui voulaient le
retenir.
Puisque la police de San Francisco leur interdisait de rééditer leurs
folies pyrotchniques, les organisateurs de Burning Man avaient déménagé
en 1990 dans le désert du Nevada, à deux heures de voiture de Reno.
Depuis lors, ils y installent une cité temporaire qui accueille les
participants durant neuf jours, puis ils rendent la place nette de toute
trace. L'esprit général du rassemblement est -- ou était -- post-soixante-huitard et
anticapitaliste.
Chacun apporte 1) son logement: tente, camionnette, caravane; 2)
nourriture et boissons; 3) ses déguisements. Les plus astucieux et/ou
riches arrivent dans des véhicules complètement modifiés ou apportent
les éléments préfabriqués d'une construction mythique, comme ci-dessus. Pas de panneaux
publicitaires, rien à vendre, de l'échange et des cadeaux. Je distribue
mes carottes à croquer, tu offres les bracelets que tu as confectionnés
ou un spectacle créé avec des amis. Toutes les libertés, les sexualités
et bien sûr la nudité sont encouragées. À condition de ne pas nuire à
l'ambiance générale. Ce qui pourrait choquer certains se déroule dans
des lieux protégés et néanmoins ouverts à tous ceux que cela intéresse.
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Dans le désert du Nevada. À droite en haut: la statue en bois du Burning Man. |
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Mais voilà que les super-riches sont arrivés. Ils ont pollué la simplicité
de la fête, ont installé des campements de pharaons avec serviteurs,
cuistots et plats de luxe acheminés par avion. Autant le dire: la
Silicon Valley et des peoples ont débarqué, créant des ghettos fermés
aux autres. Le prix du ticket d'entrée a passé de 35 $ à 390 $. L'an
dernier un capital-risqueur milliardaire a organisé une party qui lui a
coûté 16'000 $ par personne, repas, spectacle et escortes compris, tout
cela convoyé par avions et hélicoptères. Pour ces gens-là, Burning Man
est devenu l'endroit où il faut être vu et non celui de rencontres
imprévues.
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Préparation à la soirée ou épilation? |
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Demande... |
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... en mariage. |
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Samedi dernier, un homme de 41 ans est mort des blessures qu'il s'était
infligées à Burning Man durant le feu de l'effigie en bois. Il a franchi
les barrières et a échappé aux gars de la sécurité qui tentaient de le
retenir et s'est jeté dans les flammes. Il est décédé après son
transport à l'hôpital. Aaron Joel Mitchell, un Américain résidant en
Suisse avec son épouse, s'est immolé. Les examens diront si son geste
était volontaire ou induit par des drogues. Mais il n'était pas
alcoolisé.
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Mitchell se jetant dans les flammes, samedi dernier. |
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Voici ce que j'ai capté en interrogeant mon esprit allié (dans
l'autre monde) par canalisation. "Mitchell était atteint d'une maladie
grave dont il ne parlait pas à son entourage; il ne supportait plus de
lutter. Il a décidé de se purifier par le feu. Il est parti confiant
qu'il pourrait renaître dans une autre vie, libéré de sa maladie et de
ce qui l'avait provoquée. Il va maintenant entrer dans une phase de
clarification spirituelle qui lui apportera la paix." Mon correspondant a
ajouté: "Tu peux le dire dans ton blogue." Aaron Joel Mitchell
travaillait dans la construction. Les médias qui ont interrogé ses
parents rapportent qu'il était un gars heureux, facile à vivre. C'était
son premier séjour à Burning Man. Un incident semblable s'était déroulé
en 2001.
André
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Mitchell et son épouse. Que la paix leur soit donnée. |
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3 commentaires:
magnifique images vraiment!
It’s possible that he’d sought an extraordinary spiritual experience via death-by-fire. He wouldn’t be the first, and some such suicides require specific rituals and locations.
On brûle aussi une grande effigie durant les carnavals dans les Dom-tom, en France.
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