lundi 15 avril 2019

Fesseur et fesssé : l'incontestable volupté de donner et recevoir




De la punition cuisante jusqu'au pur plaisir, les raisons de fesser et de fouetter, ou de se faire rougir les fesses et les cuisses sont multiples. Il y en a trois types principaux: 1) la punition, 2) l'échange érotique et 3) la maintenance (par exemple la fessée régulière pour sauver un couple). Ici, on ne va pas évoquer les échanges sado-masochistes violents des pratiquants du BDSM. Parlons plutôt de loisirs érotiques entre mâles consentants. À travers l'histoire, le galbe des fesses viriles a toujours attiré le regard. Celui des femmes, celui d'hommes qui se sont exprimés dans des poèmes, en prose, par la sculpture et surtout dans l'action. Le cul est si près des autres organes du plaisir qu'il en est à la fois tabou ou honteux pour certains mecs, et d'autant plus bandant pour les autres.




Pour le plaisir.

La charge érotique que dégagent les fesses déclenche toutes sortes d'excitations: buccales, manuelles et phalliques qui valent bien des poèmes. Suivant l'éducation du gars, céder à ces désirs le libère des tourments de la honte. Cela peut demander du temps. D'autre plongent dans ce bonheur comme dans une rivière qui vous emporte le plus loin possible. Fesser, fouetter apportent une charge érotique supplémentaire à ceux qui savent explorer et exprimer vocalement leur excitation...


Service professionnel.

Après la disparition de mon grand amour de jeunesse qui a été tabassé à mort, j'ai traversé des périodes où la brutalité -- par exemple celle d'un match de boxe sanguinaire -- me fascinait violemment. J'en ai parlé à un spécialiste qui n'a pas donné suite. Un deuxième, tout aussi amorphe. C'est auprès de thérapeutes marginaux, axés tantra, sexe extatique, méditation et SM que j'ai trouvé la sortie. Je m'imaginais maso parce que pédé pas très viril, mais me suis trouvé dans l'autre camp. J'ai participé à un séminaire de quinze jours en Pologne, animé par un chorégraphe allemand. Là j'ai appris à mieux connaître cette facette de ma personnalité au milieu d'Allemand/e/s en majorité hétéros et panpan cucul, assez plan-plans.


Punition divine.

Exhiber son stoïcisme.
Yoga, perception de la distance supportable dans ta rencontre avec l'autre, noeuds de bondage, maniement du fouet. Tu tiens le manche sans te crisper, suffisamment pour éviter qu'il ne s'envole derrière les lanières. Ton poignet s'entraîne à déchiffrer le message non verbal que t'envoie le partenaire. En même temps que tu le chauffes, tu analyses ton propre ressenti afin d'aligner tes gestes à la vibration de l'énergie qui circule entre vous. L'hésitation ou la colère du fouetteur doivent disparaître avant d'infecter le receveur, la colère remplacée par l'énergie. Tu entre alors dans la transe, à condition d'adapter le rythme de ta respiration.


Soumission masochiste.
Selon mon optique, quand on fesse ou fouette, ce n'est pas pour blesser le partenaire, mais pour l'aider à s'envoler, sortir de sa carapace, éprouver des sensations de plénitude cosmique, un wouah stratosphérique. Puis on l'accompagne discrètement jusqu'à l'atterrissage.



Dans les pays civilisés, il est interdit de porter la main sur les enfants. Des parents qui ne savent plus comment faire passer leur message enfreignent cette loi. Des pères sadiques s'emportent. Les familles chrétiennes rigoureuses mettent la bible au-dessus de la loi; car la bonne parole déclare: "Qui épargne le bâton hait son fils, qui l'aime prodigue la correction." La séquence se déroule ainsi: 1) correction, 2) pleurs, 3) prière du fautif demandant pardon au Père éternel et au père terrestre, 4) prière du paternel qui explique ses doléances à Dieu, 5) gestes mutuels d'apaisement. L'adulte imagine qu'il s'agit juste d'une punition. Or la composante sexuelle de la fessée est pourtant présente, même si le fouetteur l'ignore. Les coups stimulent des nerfs proches des testicules et du pénis de l'enfant; et ces nerfs portent le message des fesses jusqu'au cerveau. Ce qui confirmerait l'idée commune que les gars fessés dans leur enfance en redemanderaient à l'âge adulte, même si la fessée était révoltante et douloureuse. Et ils porteraient plus facilement la main sur leur entourage.

Souffrir pour mériter une grosse consolation.


Hier matin, durant la douche, je me suis souvenu que mon père m'avait parfois fouetté. Cela blessait plus mon orgueil que mes fesses. Ces expériences sont-elles à la base de mon intérêt -- tardif -- envers les pratiques sado-masos ? Un soir, durant le stage en Pologne, j'ai demandé au chorégraphe de me fouetter. Le gars avait apporté 27 fouets différents et il en a utilisé une douzaine pour m'étriller durant une demi-heure, passant du plus doux à des plus brutaux avec la retenue qu'il devait à son élève le plus âgé. J'étais debout, bras et jambes en croix, brayant de plaisir au fur et à mesure que la force des coups s'intensifiait. L'exercice n'a éveillé aucune réaction érectile. J'étais imperméable à son aspect sexuel, alors que l'activation de la circulation sanguine a stimulé tout mon corps durant ces trente minutes d'expérience. Ensuite, j'ai bien dormi et le matin aucune trace n'était visible sur mon dos ou mes fesses.


Relation égalitaire.

Depuis cette expérience, j'ai rarement fessé ou fouetté. Mais je n'ai jamais eu le plaisir d'échanger de solides fessées avec un bon camarade en nous coordonnant sur une même longueur d'onde. Dommage ! Un proverbe russe prétend que celui qui offre ses fesses ne doit pas se plaindre des coups qu'il endure. Si vous maîtrisez l'art de respirer paisiblement et de vous mettre en harmonie avec votre partenaire, cela ne sera que du bonheur.

André

Rapport pédérastique.


Le vice anglais.

Sadisme pur.





Mise en train d'une baise amoureuse.







6 commentaires:

renepaulhenry a dit…

Exercice qui entraîne la sécrétion d'andorphine par le cerveau pour se protéger de la douleur et qui peut entraîner une addiction, comme pour le jogueurs..

Je pratique de temps en temps...

Xersex a dit…

Cette forme de sadomasochisme est répandue. Le désir de soumission, actif et passif, est encore plus répandu.

Je pense que c'est lié à la pensée de l'enfance, quand les parents punissaient leurs enfants. Quelqu'un pour revivre ces moments dont il est évidemment prisonnier, les cherche encore et encore, même dans le sexe.

André a dit…

RenéPaul et Xersex !

Merci les gars d'enrichir le débat avec vos explications.

david jean felix a dit…

Une belle leçon sur la fessée que ton article. Quand j'étais enfant, à l'école privée catholique, la surveillante générale fessait les turbulents devant tout le monde. Je n'étais pas très turbulent et cela ne m'est jamais arrivé mais je me souviens que la peur d'être fessé me terrifiait moins que celle de me retrouver cul nu, offert à tous les regards. Je me demande si l'idée d'être déculotté n'est pas aussi érotique que la fessée elle-même.

Titi a dit…

je suis tombé sous cette addiction moi aussi.

paul a dit…

Comme vous André, quand j'étais enfant et pré-adolescent, j'ai reçu des corrections de mon père. Et pas qu'une ! A ce moment là, je redoutais ces punitions, plus que par la douleur, surtout par la honte de me retrouver en cette posture et par les coups portés à mon orgueil !
Je n'en avais pas conscience à ce moment là, mais il est vrai que je portais de l'intérêt aux fessées dont je pouvais être témoin (mon frère notamment, et quelques camarades), surtout en avançant dans l'âge. Je n'ai admis que beaucoup plus tard que cette pratique punitive allait faire partie de mes désirs.