mardi 15 juin 2021

La beauté d'un gars réside-t-elle dans les yeux de qui le regarde ?





"La beauté est dans les yeux de celle ou celui qui regarde," Beauty is in the eye of the beholder est une expression commune qui peut se comprendre de diverses manières. Soit: "Tous les goûts sont dans la nature." Soit, comme l'aurait déclaré Confucius (mais je ne me souviens pas de l'avoir rencontré dans une vie précédente): "Chaque être vivant et chaque chose a sa beauté, mais il faut savoir l'apprécier."  Soit: "Tu trouves cet appartement splendide, pour moi ça fait nouveau riche."






"On existe à travers le regard des autres" aurait dit Roland Barthes; je ne l'ai pas rencontré non plus. C'est une expérience commune pour beaucoup de LGBT+: il y a des gens qui vous apprécient tant qu'ils ne connaissent pas votre orientation amoureuse; puis ils vous rejettent. Leur regard a changé, mais pas vous. Enfant, grâce ou à cause de mon éducation religieuse, j'étais suivi partout, jour et nuit, par le regard de Dieu. À la cave près des pots de confiture, comme en ville si je m'arrêtais trop longtemps devant les photos de films affichées en vitrine des cinémas. Aujourd'hui, Dieu est détrôné par les portables. Ils vous espionnent jour et nuit.




J'avais pris l'habitude de négocier avec Lui et cela marchait puisque mes parents ne se rendaient pas compte que je puisais quelques sous dans le porte-monnaie du ménage pour me rendre en cachette au cinéma. Les films, selon eux, détournaient l'attention des enfants de leurs devoirs scolaires et religieux. Puisqu'on parle de cinoche, regardez le couple ci-dessous. La photo date de l'époque où Georgina Chapman était encore la compagne légitime du producteur hollywoodien Harvey Weinstein. Dans leur cas, il me semble que la beauté du mec réside dans sa fortune.

Le couple Weinstein.

En 2017, l'actrice italienne Asia Argento a publié dans un journal américain la liste de 93 femmes qui lui auraient révélé avoir été abusées, voire agressées par Weinstein. Et 14 d'entre elles avaient précisé qu'il s'agissait d'un viol. En 2020, le producteur a été condamné à 23 ans de prison. On est en pleine révolution opérée par les courageuses et non moins courageux activistes du mouvement #MeToo. Ceux d'entre nous qui jouissons d'un emploi fixe critiquons facilement ces jeunes artistes -- femmes et hommes -- qui se frottent d'un peu trop près à des producteurs, des directeurs de théâtre ou des metteurs en scène. Mais nous n'avons probablement pas eu à choisir entre un travail temporaire ou crever de faim...






Prenons la carrière d'Asia Argento, mannequin, actrice, chanteuse et réalisatrice dont la carrière cinématographique a débuté à l'âge de 9 ans. Née dans une famille d'artistes, elle a travaillé en Italie, en France et aux États-Unis. A été fiancée ou mariée entre autres à des acteurs et chanteurs de ces différents pays et a aussi déclaré être bisexuelle. Après une pipe non consentie -- néanmoins accomplie --  au bénéfice de Weinstein en 1997 sur la Côte d'Azur, elle se sent obligée de poursuivre de temps en temps des relations avec lui durant cinq ans pour éviter qu'il ne casse sa carrière. Elle accuse également un autre réalisateur d'agression sexuelles.

 




Devenue activiste de #MeToo, elle est -- elle aussi -- dénoncée pour abus sur un jeune musicien de 17 ans en 2013. Elle nie et finit par l'admettre devant les preuves, comme les abuseurs mâles... Anthony Bourdain, le compagnon d'Asia Argento verse un dédommagement de 380 000 dollars au jeune homme. Le même Bourdain se suicide en 2018 après avoir appris la relation de l'actrice avec un journaliste français. Les saltimbanques du cinéma, de la chanson et aussi du sport -- ces pantins manipulés -- existent à travers le regard des autres, ces regards aiguisés par les médias. Où la beauté naturelle et l'amitié se trouvent-elles ? En tous cas pas dans votre smartphone.

André




























Comme une pierre que l’on jette  Like a stone which is thrown Dans l’eau vive d’un ruisseau Into the white water of a creek Et qui laisse derrière elle And leaves behind Des milliers de ronds dans l’eau, Thousands of circles in the water... Tu fais tourner de ton nom With your name you turn Tous les moulins de mon cœur. All the windmills of my heart.

Musique du film "L'affaire Thomas Crown", "The windmills of your mind" a rapporté au compositeur français l'Oscar de la meilleure chanson originale en 1969. Au piano, Michel Legrand interprète ici l'adaptation française signée Eddy Marnay, accompagné par François Zanotti à la batterie et Jean-Yves Petiot à la contrebasse, sur le plateau de Spécial Cinéma, le 19 avril 1976.







2 commentaires:

unnu a dit…

je me suis souvent posé la question de ce qu'était les canons de la beauté pour un éléphant.
j'ai toujours fini par me sentir petit et ridicule après cet exercice...
mon petit oiseau dans ces moments d'imagination semblait insignifiant :)

Xersex a dit…

oui, sans aucun doute. Bien qu'il soit difficile de nier la beauté et le charme d'hommes merveilleux comme David Gandy, par exemple. Pour moi, la beauté masculine est un culte, sinon une religion.