Nous
assistons en direct à une concentration de conflits
dans l'espace public: abus de pouvoir militaire et sexuel, inégalité
croissante entre riches et pauvres, informations falsifiées, épidémie
mondiale, manifestations de revendications collectives et représailles de plus en plus violentes. Ajoutez-y le danger que nous font encourir ces chefs
autocrates à la tête des nations les plus puissantes. Plus l'incertitude
que vous ressentez face à votre avenir. Ceux qui n'ont
pas connu une époque semblable dans le passé sont pris à la gorge.
Il y a deux semaines, le Département d'État américain avait averti les
Nations Unies que les autorités russes établissaient une liste de gens à
emprisonner ou tuer en cas d'invasion de l'Ukraine. Selon l'ambassadrice
des USA à l'ONU, ces opérations militaires prévoyaient des
assassinats ciblés, des enlèvements suivis de disparitions, des
détentions sans cause et l'usage de la torture visant des
dissidents russes et des activistes ukrainiens, des journalistes ainsi que les
minorités religieuses, ethniques et sexuelles.
En Ukraine les droits accordés aux gays ne comprennent pas encore le mariage. En Russie, la loi contre la "propagande gay",
signée en 2013 par Poutine, interdit toute distribution de matériel
contenant des informations considérée comme dangereuses pour les
mineurs. Elle sert aussi à toutes sortes d'autres abus contre les LGBTQ.
Magomed Tushayev -- général tchétchène qui avait joué un rôle de
premier plan dans la "purge anti-gay" de son pays en
emprisonnant, torturant et assassinant des LGBT -- a été tué en Ukraine
au troisième jour des combats, alors qu'il s'était joint à l'invasion
russe avec sa troupe. Ce conseiller du leader tchétchène Ramzan Kadyrov
(qui est sous l'emprise de Poutine, voyez leur photo) avait déclaré peu
avant: "Le président Poutine a pris la bonne décision et nous allons
suivre ses ordres dans n'importe quelle situation." Sur Telegram, il
avait écrit: "Oui, dans une guerre on tue, et c'est l'engagement professionnel des soldats. Ces gars ont choisi de devenir des héros et
de donner leur vie pour assurer la sécurité de nos deux pays."
Les Ukrainiens qui fuient en masse sont actuellement bien reçus dans les
pays voisins. Mais ce n'est pas la règle pour les étudiants de
couleur qui fréquentent les universités réputées d'Ukraine. Ils sont maltraités aux frontières par des
douaniers et des soldats ukrainiers qui les repoussent à l'arrière des
longues files d'attente. Ils sont empêchés de monter dans les trains; on leur
distribue des vivres avariés et on les bastonne. Lorsqu'ils peuvent
finalement traverser la frontière, ils sont refoulés par les États
voisins qui n'accueillent ni les Afghans, ni les Africains ni les LGBTQ réfugiés. Une
organisation gay autrichienne se mobilise pour soutenir et accueillir ces derniers.
En Ukraine, de nombreux activistes LGBTQ se sont joints aux
autres
volontaires pour renforcer les forces territoriales de défense. D'autres
participent à l'instruction des aides-infirmiers de l'armée.
Aux États-Unis, la droite évangélique idolâtrait Poutine pour sa manière
directe de persécuter les gays. Ce qui, selon certains pontes religieux, allait activer le retour du Christ venu pour emmener les
"vrais chrétiens" au ciel, alors que les autres seraient précipités en
enfer. Qu'en pensent-ils maintenant ?
Le célèbre et richissime
prédicateur Franklin Graham (fils de Billy) a rencontré Poutine plusieurs fois à
Moscou. L'attitude du président Trump avait consolidé l'attachement des
leaders républicains envers la Russie, malgré les cyberattaques de Moscou
durant la campagne présidentielle. Maintenant, la plupart des dirigeants
républicains condamnent l'invasion de l'Ukraine et blâment le président
Biden pour sa "faiblesse".
| Allusion à la fin de Hitler.
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| La fin de la guerre.
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La covid, quelle aubaine pour des pasteurs et des curés ! Ils annoncent
qu'elle a été envoyée par Dieu afin de punir ceux qui ont légalisé le
mariage entre personnes du même sexe. Le Seigneur lui-même le leur a
révélé. Hélas pour eux, plusieurs de ces prophètes de malheur
ont contracté le virus; ils avaient refusé le vaccin et ordonné à leurs paroissiens d'en faire de même. Beaucoup en
sont morts. Retenons-nous cependant de ressentir une
Schadenfreude, joie sournoise en allemand.
| Sa Sainteté le patriarche Filaret crucifie encore le Christ. |
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Sa Sainteté le patriarche Filaret dirige l'Église orthodoxe ukrénienne.
En mars 2021, il avait déclaré que le coronavirus était la punition de
Dieu pour les péchés de l'humanité parmi lesquels le mariage LGBTQ
figurait en première position. C'était sa manière d'avertir un pays qui
n'avait pas encore commis cette faute. Et pourtant, le patriarche a été
testé positif il y a deux semaines. Dans
la Bible, il est écrit (Prov. 14.21): "Celui qui méprise son prochain commet un
péché" et (Lév. 19.18): "Tu aimeras ton prochain comme
toi-même". À 91 ans, le vieux clown n'a pas encore accédé à la sagesse de son âge, ni appliqué ce précepte fondamental de la foi chrétienne.
André (Certains documents ont été empruntés à http://sickoricko.blogspot.com)
6 commentaires:
Bonjour André,
Vous parlez "d'informations falsifiées" et je ressens dans vos propos que ces informations ne sont falsifiées qu'un d'un côté de la barrière.
Pour ma part, je pense que les deux côtés de la barrière sont minés par la désinformation et/ou la censure. Et la conséquence de cette guerre de l'information m'effraie au plus haut point.
Avec mes sincères salutations.
Serge
Pour donner suite à mon précédent commentaire, essayons de comprendre : https://www.armstrongeconomics.com/international-news/russia/the-russian-mindset-failing-to-understand/
Serge
Serge 196,
Je ne suis pas aussi unilatéral que vous le pensez. La première fois que je me suis rendu à Moscou (en passant par Kiev) c'était pour voir le défilé militaire commémorant la Révolution d'octobre. La deuxième fois que je m'y suis arrêté, en 1966, je me rendais à Pékin, en train. Ayant pas mal voyagé à travers le monde, je suis conscient du "failing to understand" d'Armstrong Economics", mais je ne tourne pas en rond comme eux.
Bonne semaine à vous, Serge.
En Russie, l'information est censurée, c'est pourquoi les Russes ne connaissent qu'une partie de ce qui se passe. Quant à Poutine, je crois qu'il n'abandonnera pas la guerre tant qu'il n'aura pas pris le contrôle d'une grande partie de l'Ukraine. Les manifestations du monde contre cette guerre - je le crains - le laissent complètement indifférent. Quant à l'Ukraine, je ne pense pas que l'attitude des Ukrainiens soit beaucoup plus ouverte que celle des Russes envers le monde LGBT.
Je ne suis pas très optimiste.
Un très bon résumé de la situation. Je suis également d'accord avec Xersex, les Ukrainiens non pas l'air plus ouvert que les Russes.
Même si leur désir d'Europe suggérerait une mentalité plus ouverte.
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