La semaine dernière, lors d'un repas dans le jardin de très chers amis,
j'ai ressenti combien nous avons besoin de fraternité masculine, ce que
les Américains nomment
male bonding. Et j'ai perçu en quoi cela
diffère de la camaraderie (lien moins profond), de l'amitié
(généralement entre deux personnes) et de la sortie entre potes. Les
deux maîtres de maison avaient invité un couple ami que je ne
connaissais pas. J'ai de suite compris que nous étions les cinq sur la
même longueur d'onde. Nul besoin de bavarder sur le foot, l'ambiance qui
a changé dans tel restaurant ou sauna, ou des dernières couillonnades
de ce crétin de...
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| Paul Cézanne, Les baigneurs, 1891.
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Dans les thèmes partagés, nul besoin de manifester des complicités de
façade. Nous avions cheminé dans la même direction, plus ou moins
récemment, et n'avions pas besoin de cacher nos difficultés ou ce que
nous considérons comme nos défauts. Pas de mâle dominant parmi nous.
J'ignore comment les gars des cavernes géraient leur collaboration
lorsqu'ils partaient à la chasse. Au cours de l'histoire humaine, on
connaît plusieurs périodes durant lesquelles la solidarité régnait, ne
serait-ce que pour lutter contre les éléments et les tribus ennemies.
| Composition du peintre russe gay Igor Sychev, 36 ans.
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Aujourd'hui, la compétition, les ordres venus d'en-haut ainsi que le
fractionnement des familles ont condamné l'amitié virile à la
relégation. Les rituels qui célébraient
l'âge
de la majorité ont disparu. La camaraderie entre les apprentis ou les
étudiants s'oublie dès l'engagement professionnel et le mariage. À juste
titre, l'émancipation féminine a établi la mixité jusque dans les
sports et l'armée. Néanmoins, les mecs ont besoin de liens masculins qui
ne mettent pas en péril leur(s) relation(s) amoureuse(s). Les
réactions agressives que les femmes n'acceptent pas, les hommes entre
eux les comprennent et règlent le problème autour d'un verre. Les
secrets difficiles à partager dans un contexte familial, ainsi que
certains problèmes de santé mentale ou physique ont besoin d'un soutien
viril.
Des études prouvent que les problèmes de santé des mâles
diminuent si ils bénéficient du soutien de leurs potes. Mais notre
société accorde peu de valeur à la fraternisation masculine. Les lieux
et groupes de rencontre réservés aux mâles sont rares. Les femmes ont
beaucoup lutté pour atteindre à l'égalité des droits. En politique,
alors qu'elle devaient singer les hommes pour se faire un peu entendre,
on en voit aujourd'hui dont l'autorité et les compétences sont
totalement féminines et solides, apportant une réelle qualification.
Le monde est en train de changer. Alors que les mecs occupaient tous
les postes en vue, il leur revient aujourd'hui de soutenir leur santé
mentale et de se créer de nouveaux champs d'activité.
André
| Stéphane Haffner et Emiliano Simeoni.
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| À bas les guerres !
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| Vive la prise de conscience de l'unité de notre corps et notre esprit avec l'univers !
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| Nous les gars avons une relation archétypale à notre phallus, ce n'est ni un péché, ni une maladie. |
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4 commentaires:
C’est une chose qui malheureusement est en voie de disparition car les hommes ont peur d’être jugés et ils ont un problèmes avec leur estime de soi
Je pense, pour ma part, que cette "fraternité" est impossible tant que l'attirance sexuelle ou le sentiment amoureux peuvent exister.
La véritable fraternité masculine est une relation d'ordre intellectuelle, philosophique ou spirituelle, qui ne peut souffrir de tomber dans un quelconque autre registre.
Nos prédécesseurs ne s'y sont pas trompés: la Fraternité masculine est aujourd'hui la mieux incarnée par la Grande Loge de Londres, fondatrice de la Franc-Maçonnerie moderne début 18è siècle. Les femmes en sont strictement exclues. Non par misogynie, mais pour éviter que la fraternité entre les membres ne bascule dans un tout autre registre.
La Franc-Maçonnerie a fait plusieurs émules en matière de Fraternités :
-- Les clubs londoniens de gentlemen de la haute société britannique
-- Les innombrables Loges maçonniques locales dans le monde anglo-saxon
-- Les "Fraternities" des universités américaines. Leurs pendants féminins sont les "Sororities". Ces groupes d'étudiant(e)s se rassemblent autour d'un nombre de valeurs philanthropiques et d'entre-aide.
-- Le Lions Club; le Rotary...
-- Les associations d'anciens de troupes de scouts, d'anciens de hautes écoles, fraternelles de bataillons militaires au passé glorieux, association d'officiers de réserve (="Mars & Mercure", international)...
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Toutes ces Fraternités permettent d'obtenir des contacts, des numéros de téléphone, des adresses, d'échanger des idées... avec des personnes qui pensent [à peu près] comme vous. Parfois d'obtenir un soutien, une recommandation, des conseils, voire un dépannage matériel ou financier...
Parler de "Fraternités" entre hommes gays me semble soit un abus de langage, soit une "contradictio in terminis"...
Les loges maçonniques finissent par être des castes fermées. Je n'aime certainement pas ce genre de fraternité.
Les loges maçonniques sont - par définition - des "castes fermées".
N'en n'est-il pas ainsi de toute fraternité ?
Une fraternité masculine, ce sont des hommes qui se regroupent autour d'une idée ou d'un idéal : philosophique, religieux, politique, philanthropique, syndical, éthique...
Une "activité" commune (tennis, jeu d'échecs, partouzer, partager le goût pour l'opéra ou les orchidées, soutenir la même équipe de foot, se retrouver au club de tir, à la salle de muscu...) ne suffit pas car il manque cette dimension intellectuelle.
Le Mouvement Arc-en-Ciel pourrait être assimilé à une fraternité (regroupement autour des revendications pour les droits des gays). Mais que se passe-t-il en pratique ? Untel est trop jeune, pas assez "beau", trop vieux, trop gros, trop chauve, trop poilu, trop macho, trop tatoué (ou pas assez...), trop efféminé...
Voilà ce qui se passe quand un débat d'idées se laisse "polluer" par d'autres considérations.
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