jeudi 26 mars 2009

De l'influence des aisselles mâles sur le bonheur du monde


L
a chasse aux cheveux et aux poils masculins atteint un pic -- boule à zéro, épilation totale des aisselles jusqu'aux orteils, exceptions tolérées autour du museau. On peut donc s'attendre à un retour de l'hirsute (contrôlé). Mais peu importent les modes, focalisons notre attention et nos perceptions
olfactives sur les aisselles mâles.

Histoire d'un Chinois qui n'en avait pas. Dans un forum de santé, TangWarriorBoy, la trentaine, se plaint de n'avoir aucun poil sous les bras. "Cela me tracasse depuis l'adolescence. Alors que les aisselles de mes copains étaient déjà poilues, moi je n'en avais pas trace. J'ai consulté un médecin qui a exclu un p
roblème hormonal puisque je suis normalement doté de poils en-dessous de la ceinture. A part cela, mes aisselles fonctionnent bien, transpiration et odeurs comprises. Et je suis sportif, musclé. Mais quand je vais nager, je me sens comme un phénomène de foire." Les membres du forum lui répondent: ce n'est pas au nombre de poils qu'on mesure la virilité; ni là qu'on juge si un gars est gay ou pas; tu as bien de la chance car moi, lorsque je me les rase, ça gratte pendant trois jours et repousse plus touffu. TangWarriorBoy remercie et déclare que ce serait le moment qu'il accepte ce qu'il ne peut changer, MAIS qu'il a grandi avec l'idée fixe que les hommes adultes NORMAUX avaient TOUS des poils sous les bras. Et qu'il n'ose pas tailler ses poils génitaux, même si sa partenaire le lui demande, tant il a peur des moqueries des autres gars sous la douche. "Je fais le complexe de Samson au sujet de ma virilité."

Dans son essai paru ce mois Du velu au lisse (histoire et esthétique de l'épilation intime,
Jean Da Silva explique : "En perturbant [...] le schéma selon lequel le masculin est reconnu comme velu et le féminin comme lisse, l’épilation est perçue comme une atteinte aux repères anthropologiques et culturels, et comme une déviance évaluée tantôt négativement, signe d’une dérive des mœurs, tantôt positivement, signe d’une aspiration à la liberté des corps." Il est cité aujourd'hui par Agnès Giard dans son blog Les 400 culs.

La virilité d'un mec ne se mesure pas à l'épaisseur de ses toisons, mais aux messages olfactifs qu'envoient ses aisselles. Beaucoup de couples scellent leur entente sur la piste de danse. Après avoir bien transpiré, ils entament un slow et reniflent leurs sueurs à plein nez. Même si l'odeur est forte, mais pas trop déplaisante, elle s'inscrira au plus profond des partenaires dans l'échange amoureux et l'orgasme qui suivra.

Une étude menée à Prague a montré que les femmes peuvent évaluer l'ascendant d'un homme, sa cap
acité à subjuguer, conquérir, dominer rien qu'à son odeur corporelle. D'autant mieux si elles se trouvent au pic le plus fertile de leur cycle. Une autre étude, conduite à Philadelphie, a établi l'influence calmante des composants de la transpiration mâle sur l'esprit des femmes, en même temps que ses propriétés stimulantes sur le niveau de leurs hormones reproductrices. Le bon sens populaire ne se trompe pas en parlant de mal ou bien baisées... Il faudra demander à Pierre Bergé de financer des recherches similaires appliquées aux hommes qui tombent amoureux des hommes. Mais, comme pour les études précédentes, les conclusions sont déjà connues.

Ulysse

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je me réveille le matin et renifle l'odeur de mon mec, je me dis encore une chouette journée devant toi et le bonheur de le retrouver ce soir après nos boulots respectifs. Il se passe des tas de trucs chimiques entre nous pendant que nous ronflons en coeur. Je me sens plus costaud et affirmatif depuis que nous nous sommes mis ensemble.

Jo a dit…

Dans le domaine des poils et des sécrètions on touche à la part animale des rapports humains. Et pour certains ça craint!! D'où une dépoilisation, même des hommes, qui nous ferait revenir à la soi-disante pureté des enfants.