"Et mes fesses, tu les aimes, mes fesses?", la voix geignarde de Brigitte Bardot dans Le Mépris (du cinéaste rollois) résume la portée du documentaire qu'Arte diffusait hier soir, se félicitant d'un record d'audience en France. Intitulé La face cachée des fesses, il n'a rien dévoilé, s'est contenté de passer en revue les connaissances artistico-littéraires des expert/e/s convoqués, avec un pincée de psy-psy. La France n'a plus rien inventé depuis le cul plaignard de Bardot; comme le Créateur après l'Éden qui "vit que cela était très bon" et "chôma après tout l'ouvrage qu'il avait fait" (Genèse 2.2).
Nous avons vu des fesses féminines magnifiées par les arts et la rue (les hauts talons apportent un supplément de cambrure) et de beaux culs mâles, mis en valeur dans la peinture, la sculpture antique ou moderne, les jeans et la photographie. Durant l'antiquité, les sculpteurs trouvaient leur inspiration au gymnase où les jeunes athlètes s'entraînaient nus, frictionnés d'huile d'olive vierge. Aujourd'hui, c'est au stade que l'on observe les culs les plus bombés. Si le public mixte des musées ne ressent aucune gêne à contempler les admirables fessiers de la peinture flamande (qui allient l'art au lard), les mâles ressentent en revanche un léger embarras à examiner des fesses masculines, car le soupçon funeste de sodomie flotte autour de ces globes musculeux.
Photographie d'Auguste Belloc, vers 1853.
Pourtant... Statistiquement parlant, la majorité des culs soumis à la jouissance (ou au devoir conjugal) de la sodomie appartiennent à des femmes, honorées lors d'une relation hétérosexuelle. Le trou du cul a toujours été la pilule du catholique, du musulman et du pauvre -- et le plaisir de l'hédoniste. Les gays ne font pas le nombre à côté des masses hétéros enculeuses et enculées.
Photo de David Vance, tirée de Heavenly Bodies.
Le mot fesse vient du latin fissa, la fente. Hier, le docu La fasse cachée des fesses est resté en surface. Ah, si les auteurs du film avaient été des Allemands! On ne se serait pas contenté de Jean-Pierre Marielle exprimant son émerveillement en caressant une belle paire bien laiteuse. On aurait creusé le sujet. On leur aurait demandé, à ces fesses, pourquoi elles cachent ce qu'elles cachent. Elles auraient révélé la formule magique, leur "Sésame, ouvre-toi". On aurait exploré leurs humeurs intérieures, les peurs qu'elles nous inspirent, les frémissements et les gémissements qu'elles nous soutirent. On aurait évoqué les énergies qu'elles savent puiser symboliquement dans notre Mère-Terre, et comment nous pouvons en jouir, nous en nourrir et en tirer élévation...Ulysse
3 commentaires:
Moi l'émission m'a fait fantasmer dur. J'ai dû procéder à deux vidanges pour pouvoir m'endormir. Comme quoi...
Ca m'énerve cette opposition des allemands contre les français ou, dans l'émission, de la lune par rapport au soleil, de la femme versus l'homme, d'une fesse contre l'autre. Moi, mes fesses quand elles s'entrechoquent c'est que je frissonne de plaisir ou de froid. Autrement, elles avancent et re-cul-ent avec moi.
Les meilleurs amis des fesses, dans l'ordre: l'être humain, le lit, l'art, la chaise, la lunette des WC.
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