vendredi 24 septembre 2010

Les braguettes et ce qu'elles dévoilent, au propre ou au figuré


Sujet d'angoisses, de bonheur et de joyeusetés, la braguette outille le vêtement masculin depuis des siècles. Un livre lui est consacré et vient de paraître, à temps pour les fêtes. Je ne l'ai pas tenu en mains. Braguettes, une histoire des moeurs et du vêtement fait l'objet d'un article dans Libération dont voici une citation (abrégée).
"Au milieu du XVe siècle, alors que la guerre de Cent Ans est un souvenir, la robe n’est plus guère portée que par les hommes de justice, d’Église et les seniors. Les chausses moulent jusqu’au haut des cuisses tandis que le pourpoint raccourcit. Tellement qu’en 1467, le chroniqueur Mathieu de Coucy s’indigne de ces «hommes vestus plus court qu’ils n’eurent oncques fait. Tellement que l’on voit la façon de leurs culs et de leurs génitoires». Pour la bienséance, ces dernières sont bientôt couvertes d’une poche amovible en forme de triangle : la braye, cousine étymologique des braies, ancêtre de la brayette ou braguette, du bas latin braca, poche. Cet artefact est-il emprunté au monde paysan ou aux coquilles en métal ou cuir qui protégeaient les hommes d’armes ? Toujours est-il que cette poche s’exhibera de façon triomphale à l’entrejambe du haut-de-chausses, vaste culotte très mode au XVIe siècle. La Renaissance sera l’âge d’or de la braguette."
Charles Quint par Jakob Seisenegger.
Notez combien le molosse met en valeur la braguette.
Chacun/e peut écrire et illustrer sa propre histoire de la braguette en fourrageant dans l'internet. Ce qui m'intéresse (à part le visuel) c'est la somme de sens, d'émotions et points de vue masculins ou féminins rattachés à cette zone du vêtement et à ce qu'elle renferme. Depuis la crainte de ne pas arriver à remonter la glissière jusqu'au besoin impérieux d'afficher le paquet -- voire la nécessité pernicieuse d'en exhiber le contenu devant un public inadéquat. Et les pannes. Et les tableaux d'honneur.

Retour au XVIe siècle. La braguette devient plus bossue et décorative: un moyen d'afficher la virilité. Les plus audacieuses sont taillées de manière à simuler le profil d'une érection. Les élégants, le roi Henry VIII d'Angleterre en tête, font orner leur coquille de pierres précieuses. Elles deviennent si vastes qu'on peut y cacher un petit poignards ou de l'argent. Certains galants y logent même un fruit qu'ils réchauffent ainsi avant de l'offrir (tout odorant?) à leur élue. Imaginez l'hygiène de l'époque. Et les effluves ou autres dépôts dont était recouverte la pêche ou la poire...

Alors qu'il était en visite officielle en Angleterre, le duc Fabrizio de Bologne s'était accordé un rapide intermède galant, comme il sied à la réputation d'un Italien. Appelé subitement à la Cour, il avait dû rabattre sa braie sur son organe encore congestionné. On raconte que son hôte Henry VIII (1491-1547) avait immédiatement ordonné que ses brag
uettes soient rembourrées, afin que la prochaine entrevue lui soit favorable.

Ulysse

3 commentaires:

Rabelais a dit…

"Vous l'eussiez comparée à une belle corne d'abondance, toujours galante, succulente, plene d'humeur, plene de toutes delices. Je advoue dieu s'il ne la faisoit bon veoir."

Damstounet a dit…

trè joli ^^

battiseur a dit…

Salut j' ai lu les derniers art. et j' ai appris queelque chose,je voulais aussi te dire que si on ne se voit pas à la plage je pourrai lire tes commentaires jusqu' à l' été 2011....... battiseur.