Cohabitation dans un espace restreint. |
1942: pub pour des serviettes de bain. |
Je m'intéresse ici à l'état d'esprit qui règne dans un milieu majoritairement masculin. Le cas d'un porte-avion -- où vivent 5600 mecs (et quelques nanas à la situation peu enviable) coincés dans un espace restreint, durant une longue période et sous la tension du résultat (comme dans un match de foot important, mais jour et nuit), avec les aléas et les dangers du combat lorsqu'ils participent aux opérations -- est exemplaire en matière de stress. Comment canaliser l'agressivité et l'inquiétude des marins sans les droguer? L'humour est un bon exutoire.
Pour faire rire un auditoire fatigué en fin de semaine, pas besoin de finesse comme on peut le constater en observant les humoristes français. Il suffit de créer un sentiment de groupe pour que les spectateurs marchent à fond. Un sentiment de groupe comme: nous les civilisés de la fourchette face aux Rosbifs; nous les blancs face aux Arabes; nous qui causons bien le français face aux (savoureux) accents africains; nous les familles normales face aux pédales qui poussent des petits cris en se dandinant. Ajoutez: pipi, caca, nénés, con, couilles et cul. Rires assurés.
Chez les guerriers aussi, la manipulation des stéréotypes raciaux et sexuels renforce l'esprit de groupe, si important pour assurer l'obéissance sans discussion, l'abnégation et le sacrifice. Et pour diminuer le stress provoqué par la cohabitation, le sentiment de faire partie d'une élite, uniquement constituée de vrais mâles, efface en grande partie la crainte d'être ou de devenir homo à force de vivre si intimement avec tant de mecs... Mais voilà que l'armée engage des femmes et que les gay n'auront plus à se cacher. Toute la définition de la virilité est remise en jeu. Il y a matière à réflexion... Puis on examinera l'utilité de la guerre, comme expression ultime des valeurs mâles...
André
1 commentaire:
Oui, c'est l'aboutissement final, c'est certain.
Un jour, la guerre finira par être vue pour la barbarie qu'elle est : un meurtre de masse et ne sera, en conséquence, plus tolérée comme aujourd'hui.
Car la guerre, c'est l'aveu de l'échec à traiter une situation délicate de manière pacifique et donc efficace. Une vraie faillite collective en somme.
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