Devenir un homme, un "vrai" mâle, sans recours à l'agressivité
Dans l'univers des contes, le miroir est un accessoire magique capable
de révéler la vérité à celle ou celui qui l'interroge chaque matin: "Miroir, petit miroir, dis-moi si je suis la plus belle, le plus viril." Aujourd'hui, on s'adresse à lui via le selfie,
l'egoportrait. La masculinité est un état qui tourneboule beaucoup
d'adolescents et d'adultes. Hétéros ou homos, ils ont reçu le message
qu'ils ne seront jamais assez virils pour répondre aux exigences de leur
entourage, à moins d'entreprendre des efforts surhumains... Ils doivent
devenir plus obéissants, plus studieux, plus pieux, plus sportifs, plus
agressif pour correspondre au modèle. Sinon, on se moquera d'eux, on
les rejettera.
Le début du XXIe
siècle laissera une trace lumineuse dans l'histoire du monde. Celles et
ceux que l'on jugeait au lieu de les soutenir sont maintenant
considéré/e/s comme des victimes et ceux qui les brutalisaient sont
enfin jugés coupables. L'évolution a commencé par la dénonciation des
abus commis par des religieux sur des enfants et des adolescents.
Longtemps, l'Église catholique les a niés solennellement urbi et orbi,
couvrant les coupables sans les condamner, ni les aider à se
discipliner. On a découvert les mêmes pratiques dans toutes les
religions. Ensuite, la violence envers les femmes a provoqué un
raz-de-marée. Maintenant, c'est dans le sport que l'on balance les
entraîneurs, les coachs et les salopards richissimes pour leur violence
et leurs viols.
Le haka est un rituel pratiqué par les Maoris de Nouvelle-Zélande pour
impressionner l'adversaire lors d'un conflit. L'équipe de rugby des All
Blacks l'a adopté et le met en scène au début de ses matchs, ici lors de
la finale de la Coupe du monde de 2011.
L'homme, le mâle -- soit-il homo ou hétéro -- a besoin de marques
d'affection fraternelles et tactiles sans qu'elles soient sexuellement
qualifiées. Dans les régions du sud de l'Europe et autour de la
Méditerranée, cela a toujours été possible. Mais récemment, on a jugé
que c'était "trop gay". Autrefois, on parlait peu de l'homosexualité.
Puis, avec la lutte des LGBT pour se faire reconnaître en tant qu'égaux,
les thèmes de l'orientation sexuelle et du genre sont devenus des
problèmes de société qui se discutent ouvertement. Le progrès est réel
dans les pays où les religions et l'obscurantisme politique perdent de leur
emprise. Ailleurs, les LGBT
sont réellement en danger.
"Ram Leela" est un film indien datant de 2013, une adaptation du "Roméo
et Juliette" de Shakespeare où un beau gosse -- l'acteur de Bollywood
Ranveer Singh -- tombe amoureux de la fille d'une famille importante du
clan adverse. Est-ce un hasard ou la coutume dans les films musicaux de
ce pays? Les danseurs avec leurs boucles d'oreilles, leurs barbes, leurs
déhanchements et leurs aisselles poilues incarnent à merveille l'idéal
du mâle équilibré, à l'aise dans ses parts féminine et masculine...
Les gars qui, tout en s'intéressant aux manifestations extérieures de
leur identité -- muscles, poils, boules et bite -- cherchent aussi à
piger ce qui les façonne à l'intérieur, ces gars sont sur le chemin de
découvertes passionnantes. Mes contemporains du siècle dernier
craignaient de s'y lancer. Aujourd'hui, on entend plus facilement ce
qu'a exposé Carl Gustav Jung (1875-1961). Notamment sur les qualités du
sexe opposé qui résident en chacun/e de nous. Jung les expliquait ainsi
(je simplifie): dans le ventre de sa mère, tout être humain est d'abord
féminin. C'est un plus grand nombre de gènes masculins qui fait pencher
la balance pour nous les mecs. Mais il reste un petit nombre de gènes
féminins que Jung nommait anima. En prenant conscience de cette
part féminine qu’il a en
lui, un mâle peut développer une personnalité plus complète et
complexe. "Mais le Donald de la Maison-Blanche, direz-vous, c'est un pur
macho !" Détrompez-vous, il est totalement erratique, comme la pire des
psychopathes femelles.
André
Yanis Marshall est un danseur, chorégraphe et coach connu pour ses
numéros interprétés sur talons aiguilles surélevés. Avec ses
partenaires, il met en scène des scénarios à la fois comiques et
inspirés qui traduisent à merveille plusieurs situations contemporaines.
On est loin des travelos de boîtes de nuit et des "folles" qui prennent
part aux marches dites de la fierté gay. Ils sont des êtres humains qui
nous font rire de joie, sans moquerie. Les femmes s'exclament: "Je
n'arriverais pas à marcher, encore moins à danser sur de telles échasses.
Il faut être mec et musclé pour réussir."
J'adore les danses indiennes dans les films de Bollywood. Je ne connaissais pas Carl Gustav Jung, du coup je suis allé lire la fiche wikipédia. Merci pour le post. Bises. David Jean-Félix
2 commentaires:
J'adore les danses indiennes dans les films de Bollywood. Je ne connaissais pas Carl Gustav Jung, du coup je suis allé lire la fiche wikipédia. Merci pour le post. Bises. David Jean-Félix
pour exprimer l'agressivité, l'idéal est le sport. Cela n'afflige pas les autres!
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