lundi 1 février 2021

Victimes de pédophilie ou d'inceste -- des gars brisent le tabou





L'un des problèmes dont souffrent les enfants et les adultes qui ont été abusés et/ou violés, c'est que leur entourage familial, ainsi que les policiers et même la justice ne les croient pas. Le saint patron de ces sourds est Thomas, l'un des  disciples de Jésus. Crucifié au milieu de deux autres condamnés, Jésus fut dépouillé de tous ses vêtements que les soldats romains se partagèrent. Sa mère et deux autres femmes se tenaient au pied de la croix. Avant d'arracher le corps, les soldats vérifièrent qu'il était mort en lui perçant le côté d'où jaillit du sang et de l'eau. Deux compagnons du Seigneur enroulèrent son cadavre dans un linge parfumé pour le déposer dans un tombeau.





Le lendemain, des proches qui s'étaient rendus au tombeau découvrirent qu'il était vide, le linge gisant à terre. Le soir, Jésus apparut à ses disciples réunis en secret. Il leur montra ses mains et son côté percés. En les envoyant en mission, il leur déclara: "Les fautes que vous effacerez seront effacées, celles que vous retiendrez seront retenues." Ce qui fait croire aux prêtres catholiques qu'ils ont le pouvoir d'accorder le sacrement de la pénitence, eux, ces célibataires qui n'ont aucune expérience de la vraie vie, même s'ils enfreignent les lois de la chasteté en séduisant, voire abusant et violant des femmes et des enfants, ces victimes qui se taisent pour ne pas se faire rejeter.







Revenons à Thomas, absent lors de l'apparition du Ressuscité. Ses camarades lui racontent: "Nous l'avons vu!" Il répond: "Si je ne constate pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas le doigt dans la blessure de son côté, je ne le croirai pas." C'est ainsi que Thomas est devenu le saint patron de ces sourds et de ces aveugles qui entourent tant de victimes de #MeTooInceste. Un tabou qui s'est un peu plus fissuré en francophonie depuis la publication, le mois dernier, de La Familia grande, livre dans lequel Camille Kouchner révèle que son frère jumeau, alors âgé de 14 ans, a été victime d'inceste commis par leur beau-père (deuxième mari de leur mère) à la fin des années 1980.



Alors que le haut clergé catholique romain n'a pas encore pris des mesures à la hauteur des scandales de pédophilie et de pédérastie qu'il a caché depuis si longtemps; alors que les cadres du scoutisme masculin sont enfin dénoncés pour avoir protégé l'activité de milliers d'abuseurs; alors que la violence et les gestes déplacés des entraîneurs du sport professionnel (qu'ont toujours tus les journalistes pour préserver leurs sources) commencent à faire justice aux jeunes victimes qui n'osaient rien dire; alors que les fidèles d'autres religions -- protestantisme, islam, judaïsme -- continuent à se taire, les victimes découvrent qu'elles ne sont pas seules, qu'elles sont des centaines et des centaines...


Les LGBTQI qui ont été abusés se trouvent dans une situation très délicate lorsqu'ils entreprennent de  révéler leur drame, surtout si ils doivent en même temps parler de leur orientation sexuelle. Certains parents vont imaginer que cette homosexualité a été provoquée par l'abus. Et s'ils pratiquent une religion fondamentaliste, ils enverront leur gars chez d'autres abuseurs qui prétendront les "guérir". Or les abus sexuels ne sont pas rares chez ces "guérisseurs" et les abus psychologiques sont également très violents et destructeurs. Les témoignages ci-dessous toucheront ceux qui, sans avoir été victimes d'abus sexuels, l'ont été moralement, insultés à l'école et en dehors, ou simplement par la façon dont les machos parlent des "tantouzes" en ignorant qu'un jeune gay les entend.                                       

























Parler, comme le déclarent ces gars abusés, apporte un grand soulagement. C'est le début de la guérison. Néanmoins, le mal est profond et demande un long travail. Certains psys compétents utilisent une méthode qui a fait ses preuves auprès de vétérans revenus oppressés et abrutis par la guerre. La méthode ci-dessous ne va pas guérir un homme tourmenté, mais elle peut l'aider à envisager plus paisiblement des situations courantes qui créent chez lui une panique démesurée.                        André













10 commentaires:

Xersex a dit…

connaissez-vous l'EMDR?

https://www.emdr-france.org/web/quest-therapie-emdr/

Anonyme a dit…

Bonjour, je suis totalement en accord avec ce que tu as écrit.
Bonne journée

André a dit…

Oui Xersex,

le traitement EMDR (Eye movement desensitization and reprocessing) soit la désensibilisation et le retraitement par des mouvements oculaires, est pratiqué pour guérir le patient de ses troubles de stress provoqués par les traumatismes vécus durant les abus, les viols, de même que les combats sur les champs de guerre. En général, si la patient est réceptif, le traitement ne dure pas longtemps.

Xersex a dit…

permettez-moi d'ajouter que ce traitement à lui seul ne suffit pas. On l'a pratiqué pour moi, mais avec l'hypnose, mais avec l'hypnose, les entretiens psychothérapeutiques, les méditations.

unnu a dit…

Encore un article qui ne laisse pas indifférent, je pense que l'abus qui touche la confiance est différent de la violence qui nie la victime . ils ne laissent pas les mêmes blessures, on se sent moins responsable dans le second cas.
il est important de nuancer car il est plus dur de dire l'abus, je l'entends dans les témoignages publics, ils restent dans le vague, et finalement couvrent l'agresseur.
C'est très dur de dire des faits concrets car on revis la honte et c'est insupportable.


Philippe du Nvd a dit…

Si être né homo a longtemps été un problème insurmontable et douloureux pour moi, j'ai quand même envie de reconnaitre ma pleine responsabilité dans certains de mes comportements d'adolescent...
En particulier d'avoir moi-même pris les devants avec un employé de mon père, un bel Italien qui habitait avec nous. Il devait avoir environ 40 ans et moi, entre 14 ou 15.
Et je vous assure qu'à aucun moment de ma vie, il ne me serait venu à l'idée de lui reprocher quoi que ce soit...
...sinon le fait que cela n'aie pas pu durer davantage !...
Je pourrais par contre être, moi, responsable de son licenciement par mon père qui avait peut-être fini, 6 mois après, par suspecter du "louche"...

Je sais que tout cela fait tache dans le climat du moment... mais je voulais que cela aussi puisse être dit !

André a dit…

Philippe !

Je ne vois rien à reprocher ni au bel Italien ni à l'ado que tu étais. Primo: à l'époque on ne parlait pas ouvertement de l'homosexualité, donc vous n'étiez pas informés sur ce qui vous arrivait. Secundo: tu étais demandeur et il ne t'as pas violenté. Ado, je désirais aussi rencontrer un adulte qui aurait respecté mes limites. Cela ne s'est pas produit.

Tu as tout à fait raison de le raconter dans cette période de chasse aux sorciers. Et ceux qui révèlent leur souffrance n'en sont pas moins respectables.

Xersex a dit…

Permettez-moi d'ajouter une expérience que m'a racontée un homosexuel de soixante ans, convaincu et heureux.
À l'âge de 15 ans, il avait entendu dire qu'un prêtre d'environ 40 ans aimait beaucoup les garçons. Il a donc décidé de le conquérir. Il est allé se confesser et a révélé qu'il aimait être aimé par des hommes. Il a ajouté qu'il savait bien ce que son confesseur aimait faire et qu'il aurait été très heureux de se laisser aimer lui aussi.

Le prêtre, sans aucune hésitation, lui a donné rendez-vous pour le lendemain et ... Je ne me souviens pas combien de temps ils ont continué à avoir des relations sexuelles ensemble.

Anonyme a dit…

Les associations néoféministes qui pensent que l'homme est mauvais car né homme et la femme bonne car née femme ont créé le #MeTooIncest et le #MeTooGay mais refuse de créer le #MeTooLesbienne. Il y a aussi des femmes qui agressent, violent et tuent des femmes.

Mogador a dit…

Les témoignages sont très émouvants. Merci pour ces vidéos. On parle de deux enfants par classe victimes de viol. C'est effarant. je suis enseignant depuis 25 ans et je n'ai jamais rien remarqué. Ai-je manqué de discernement ? Je n'imagine pas que l'on puisse pratiquer ces actes abjectes sur des enfants. Les élèves victimes de ces traumatismes ne se confient pas facilement. En tant qu'enseignants nous ne sommes pas suffisamment formés pour détecter les signaux de détresse de ces enfants. J'espère vraiment que la jeune génération sera davantage sensibilisée à cette problématique. Merci André. Tu fais avancer les choses grâce à ton blog.