Pourquoi avons-nous -- peu importe notre orientation sexuelle -- besoin
de cette fraternité virile, expérience qui fait défaut à beaucoup
d'entre nous ? Certains l'ont expérimentée avec des frères, des cousins.
Ou auprès d'un père évolué. Sinon un pote, un amoureux, un prof, un
coach. Nous les mâles avons notre sexe en érection, le phénotype de la
masculinité, pour exprimer notre identité. Pourtant, une tape
chaleureuse sur l'épaule, un mot d'encouragement, un soutien persistant
nous manquent pour nous réaliser. Pas besoin d'énumérer la solitude et
les épreuves qu'endurent des gays. Et les adolescents hétéros qui ne
répondent pas aux attentes de leur entourage ne sont pas mieux lotis.
Le rôle de genre assigné
aux jeunes mâles et aux adultes frais émoulus des incertitudes de
l'adolescence est celui d'un personnage préfabriqué. Il correspond mal à
notre individualité, à nos attentes et nos qualités; il ne tient pas
compte de nos hésitations naturelles. On attend de nous une combativité
(les imbéciles parlent d'agressivité), de la ténacité, des aptitudes
scientifiques, sinon des talents manuels, etc., vous connaissez la
liste. Et en même temps, la capacité du travailler ensemble, le contraire de la loi du plus fort qui domine notre société.
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| Légion espagnole.
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Tout cela afin de nous lancer dans la vraie vie,
un filet de lois, d'interdits, de tiraillements, d'escroqueries et
d'attrape-cons. Comment survivre, comment se sortir du découragement ?
C'est là qu'une fraternité virile pourrait nous engager dans une
société plus agissante, plus compétente. C'est là que la solidarité
entre humains -- femmes et hommes -- nous accorde l'appui indispensable.
Les camps où l'on apprend à exercer notre assistance entre mecs sont un
bon plan de départ. Ils permettent de trouver des soutiens parmi les
aînés pour pallier à une absence paternelle; ou au contraire à retrouver
de l'enthousiasme auprès de jeunes participants. Ceux qui n'ont pas
connu la rivalité au sein d'une fratrie y rencontrent l'occasion
d'apprendre l'art de négocier, tant dans le milieu professionnel qu'en
couple.
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| Pisser comme des gamins.
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Vive la confrérie des mâles en camp de vacances, prêts à se soutenir dans une aventure nouvelle.
André
5 commentaires:
Les rituels européens sur les photos sont impressionnants. Je veux dire la photo avec les épées et l'homme allongé en victime sacrificielle !
Cependant, les différentes fraternités sont utiles car elles fournissent un tissu utile pour ne pas souffrir de solitude et ne pas tomber dans la dépression.
Oui Xerxes,
Ton commentaire me rappelle les activités et les épreuves initiatiques des sociétés élitaires d'étudiants dans ma jeunesse. Certaines probations humiliantes se déroulaient à midi sur la place principale de notre ville.
Article qui colle à o air du temps et à notre époque sur oes pères démissionnaires qui ne transmettent rien
Le mien était évolué comme vous le dites
Étant à Marseille dans le sud de la France connaissez vous des groupes ou des associations pour développer un autre rapport à la virilité dans un esprit fraternel
À mon avis, ce sont des épreuves inutilement cruelles et humiliantes! Je me sens chanceux de n'avoir jamais été soumis à ces tortures!
Lo,
J'ai 85 ans, j'habite sur la rive nord du Léman et mes expériences dans des ateliers de groupes d'hommes remontent au siècle dernier. À Genève avec des expats où j'étais le seul ouvertement gay, en Angleterre, mais surtout en Allemagne pour pratiquer le néo-tantrisme. Les réseaux sociaux n'existaient pas et pourtant on trouvait des adresses. Alors cherche, participe aux séances du groupe gay de Marseille, interroge les mecs naturistes des calanques...
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