Marche des fiertés -- Et : le covid s'attaque-t-il à nos érections ?

Cet été, j'ai participé à la Marche des Fiertés de Bienne (Biel en allemand), ville de 50'000 habitants située à la frontière linguistique entre la Suisse alémanique et la francophone. Sensation vertigineuse, pour le vieillard que je suis, de me trouver au milieu d'une majorité d'hommes jeunes et quelques grappes de femmes très à l'aise. En tout 300 à 400 LGBTQ+, accompagnés de copines ou copains hétéros indiscernables car, aujourd'hui, tout le monde se ressemble et s'assemble. En circulant parmi ces gens heureux -- sans gêne d'exposer publiquement leur préférence amoureuse et sexuelle -- je me suis adressé à celles et ceux qui avaient dépassé la soixantaine.

Bienne,  petite ville, le 28 août 2021. Alors que plus de 20'000 personnes ont défilé à Zürich le 4 septembre.

J'étais le plus âgé et le seul à avoir participé à la première Marche des fiertés en Suisse. C'était en 1979 à Berne (Bern) la capitale. J'avais décidé de rester spectateur. Mais en voyant que les participants de langue française n'étaient qu'une quinzaine, je me suis joint à eux. Tant pis pour les contrecoups. Ce qui n'a pas manqué. Nous étions en photo sur la première page des journaux du dimanche. Quelques-uns de mes collègues, scandalisés, se sont adressés au directeur de l'entreprise où nous travaillions, journal en main. Informé de mes activités de militant gay, il leur a répondu que mon attitude au travail était irréprochable et que cela concernait ma vie privée.

"Je n'ai pas choisi d'être homo, j'ai juste eu de la chance."

Devant la gare de Bienne, lieu de départ du cortège, j'ai été interpellé par un homme au sujet du vaccin. Je l'ai remercié de s'engager pour la santé collective, précisant que j'étais vacciné et que le covid m'avait épargné. Alors, il a annoncé qu'il militait contre la vaccination et tous les mensonges de nos autorités à ce sujet. En montrant du doigt le groupe auquel j'allais me joindre, je lui ai demandé s'il s'était fait vacciner contre l'homosexualité. Parce que les citoyens de son acabit -- droite extrême et fondamentalistes religieux -- sont généralement homophobes et racistes.

Le glacier d'Aletsch, plus grand des Alpes: photo prise par un de mes camarades, la semaine passée.

Les politiciens suisses sont comme les glaciers qui fondent, en train de se rendre compte que le monde change. Le Conseil fédéral et le Parlement ont enfin décidé d'ouvrir le mariage à toutes et à tous. Immédiatement, les fondamentalistes de tous poils ont lancé un référendum contre cette modification de la loi. Ce sera au peuple de voter pour ou contre dans trois semaines. C'est pourquoi la Marche de Bienne défilait avec des calicots "Oui" au mariage. Nos adversaires soutiennent un mariage "tel que Dieu l'a voulu". Est-ce la volonté du Seigneur que cette union finisse par un divorce dans 41,1 % des cas ? Les études récentes ont démontré -- à l'étonnement des chercheurs -- que deux personnes du même sexe qui élèvent des enfants et remplissent leur tâche avec amour réussissent aussi bien que les couples dits normaux. Du reste, pour la majorité d'entre nous, la possibilité du mariage n'est pas envisagée comme incitation à la ponte.

 
Passons à l'autre sujet du jour : les difficultés érectiles qui se manifestent à l'ère du covid. 1) Sont concernés les gars que la pandémie a condamnés au télétravail. 2) Ceux qui ont été infectés par le virus. Même sans avoir été terrassé par la pandémie, on peut perdre sa capacité érectile à cause du stress que provoque le travail à domicile. En restant assis durant de longues heures sans prendre de pauses pour bouger, on affecte les muscles du plancher pelvien. Pour les localiser, on se place à poil devant un miroir. En contractant la région du bas ventre on observera une légère remontée de la bite et des couilles. Parmi divers exercices recommandés, il y a les ponts. Allongé sur le dos, pieds parallèles à une dizaine de centimètres l'un de l'autre, vous contractez le plancher pelvien et soulevez un peu vos hanches, fesses décollées du sol. Après 4 secondes, reposez paisiblement vos hanches. Jour après jour augmentez le nombre des mouvements en partant initialement à quatre. On trouve tous les conseils nécessaires sur la toile.

Si vous avez contracté une infection grave, les effets dits secondaires pourraient vous tourmenter longtemps. Avis à ceux qui nient l'existence de la pandémie ! Vous pourriez souffrir de dysfonctionnement érectile et de trouble de votre capacité reproductive, en plus d'autres complications à cause d'une mauvaise circulation sanguine. Quant aux répercussions de la maladie sur votre santé mentale, elles seraient lourdes. Alors, les mecs : stop à la rébellion et/ou aux demi-mesures ! 

André