dimanche 11 décembre 2022

Quand au réveil tout est raide, sauf sa bite, c'est la catastrophe...





Un gars se sent vieux quand au réveil tout est raide, sauf sa bite. C'est du moins ce que déclarent les hommes dont la santé est déjà fragile à la fin de la soixantaine. Les plus robustes repoussent cette échéance de deux décennies. Ils ont bénéficié d'une enfance harmonieuse. Les conditions de travail et de vie privée n'ont détruit ni leur énergie psychique ni physique. Et leur comportement équilibré -- alimentation, sport, attitude positive face aux difficultés -- a renforcé leur résistance.





 
Ceux qui sont nés avant la deuxième guerre mondiale ont appris que les circonstances locales et internationales peuvent changer du pire au meilleur. Et que lorsqu'on se croit en sécurité, tout peut de nouveau basculer. Dans ma jeunesse, les "pédés" cachaient leur orientation, ils n'en étaient même pas sûrs et tentaient d'en "guérir". C'était un sujet rarement évoqué par la société. J'étais sûr de ma préférence envers les gars, mais si quelqu'un avait prophétisé qu'un jour nous nous connaîtrions le mariage "pour tous" j'aurais rigolé: "Oui, j'épouserai une vache et je lui planterai des cornes en la trompant avec des centaines de mecs."







Ma génération et la suivante ont subi une homophobie croissante. Le sujet de l'homosexualité était de plus en plus abordé dans les médias, au théâtre voire dans un film. Par exemple La Cage aux folles qui donnait une image complètement loufoque des "pédés". Or peu d'entre nous se trouvaient dans une situation familiale et professionnelle leur permettant de faire ce qu'on a appelé plus tard un coming out. Encore moins de s'engager dans le mouvement de libération homo. Alors la société en général ignorait ce qu'était un gay. Nous étions décrits comme vicieux, obsédés sexuels, malades. Notre entourage ne connaissait que l’hétéronormativité.






Quand le sujet de l'union entre deux hommes est devenu public, des couillons ont déclaré que cela détruirait le mariage "tel que Dieu l'a voulu". Objections, votre honneur:  1) Qu'est-ce que Dieu connaît du mariage, Lui le célibataire ?  2) 50% des mariages hétéros finissent par un divorce; l'homosexualité de l'un/e des partenaires en est rarement la cause. Donc, les hétéros jalousent notre liberté sexuelle et sentimentale. Exemple: lorsqu'un mari en pleine vigueur quitte le lit conjugal le matin, c'est pour aller pisser. Comme il bande glorieusement, il est obligé de lâcher son fil dans la douche pour éviter d'éclabousser le pourtour de la cuvette et échapper au conflit qui en découlerait avec son épouse. Néanmoins, il se fait quand même engueuler pour avoir "sali" la douche. S'il y avait un deuxième mec dans le lit, au lieu d'une femme, il se joindrait à vous pour uriner en cercles et rire en vous savonnant le dos.



 


Vrai problème d'homme de mon âge qui n'a pas d'éducation numérique ni d'héritier/ière assez patient/e pour le dépanner face à son ordi et son portable. Comment faire comprendre aux jeunes technocrates -- qui font prévaloir les aspects techniques sur les considérations humaines -- que le langage informatique auquel ils sont inféodés est sibyllin, une infestation pestilentielle ? Qu'est-ce qu'un pod: un petit sac contenant un parachute ou un baladeur ? À quoi sert un baladeur, à faire des promenades en chaise roulante ? Et une blue tooth, à blanchir votre dentier jaunâtre? Et un moniteur ? Moi j'avais une monitrice d'école du dimanche dans ma triste jeunesse... 







Si l'informatique ne vous fait pas bander, votre jeune médecin généraliste aura tendance à vous envoyer finir votre existence dans une maison de retraite. C'est le retour au placard... Pour un vieillard gay entouré d'une majorité de dames âgées et un peu égarées, cela signifie réitérer son coming out à chaque repas puisqu'elles tenteront de le séduire une fois encore. C'est ainsi que les plus anciens d'entre nous retrouvent l'isolement social de leur adolescence. Putain de merde !

André






































4 commentaires:

Dune a dit…

Tu as tout à fait raison....
J'ai toujours détesté ce film : la cage aux folles, pour l'image qu'il envoie !
Quand à nos vieux jours, je crois qu'il existe des résidences séniors créées par des gays pour des gays. Mais y en aura-t-il suffisamment et est-ce vraiment une bonne chose ?
Bonne fin de week-end

Xersex a dit…

maintenant, du moins en Europe occidentale (pas dans les pays de l'Est, en raison de leur religion orthodoxe), l'homosexualité a un aspect plus humain et non plus caricatural. Mais il faudra encore des années et des années (deux générations?) avant qu'un coming out ne soit plus nécessaire.

André a dit…

Dune !

À mon avis, ces résidences pour seniors gays n'existent pas encore dans nos régions. L'une devrait voir le jour en 2024 à Lyon. Un an plus tôt à Madrid, un an plus tard à Zurich. C'est le moment pour toi d'apprendre les langues et d'économiser des fonds, beaucoup d'argent...

Axel a dit…

C'est le deuxième article qui évoque les problèmes de vigueur des seniors.
Il existe pourtant de nos jours deux éléments nouveaux dans ce dossier :
1) Le Viagra (ou Sildenafil, son générique)
2) La pornographie illimitée et gratuite de l'Internet
Il fallu attendre la fin des années 1990 pour voir apparaître l'un et l'autre.

J'ai commencé le Sildénafil voici 9 ans, à l'âge de 42 ans. J'étais un peu gêné, pensant que c'était destiné à des sexa- ou septuagénaires. Pas du tout : mon médecin me précisa d'emblée que beaucoup de jeunes trentenaires lui en demandent !

Mon membre retrouva aussitôt toute la vigueur de ma vingtaine, l'éjaculation précoce en moins. En effet, comme quadra j'avais développé une endurance insoupçonnée.
Combiné au porno illimité et gratuit d'Internet, je découvris la pratique de "marathons de masturbation", pouvant durer un weekend entier...

Qui se souvient du temps où la pornographie était extrêmement coûteuse, difficile et embarrassante à se procurer ?...

Profitez des weekends d'hiver aux journées courtes pour rester nu, le zob tendu, à vous enivrer des images et des vidéos qui vous inspirent le plus; il y en a pour tous les goûts !

Il n'y a aucune honte, aucune gêne, aucune pudeur à avoir : c'est normal à 50+ de draguer moins et d'avoir moins de partenaires de jeu qu'à 25 ans.