dimanche 4 décembre 2022

Des énergies révolutionnaires dans un musée et un stade !!!





Ce n'est pas là qu'on les attendait. Les musées -- même les plus modernes -- célèbrent pour la plupart le passé. Quant aux stades de football, ils résonnent d'invectives grossières envers les joueurs de peau foncée et d'apostrophes comme pédé! ou tantouse! lorsqu'un joueur rate son coup. Et pourtant, ils nous ont étonnés ces dernières semaines...






Le Musée Maillol accueille jusqu’au 5 mars prochain l'exposition Hyperréalisme:  ceci n’est pas un corps. Après des établissement à Bilbao, Canberra, Rotterdam, Liège, Bruxelles et Lyon, le musée parisien permet à des visiteurs naturistes -- oui: à poil -- de se familiariser avec une série de sculptures qui ébranleront leur vision. Réalité, art ou copie? L’hyperréalisme est un courant apparu dans les années 1960. Ses techniques sont explorées depuis lors par des héritiers de la statuaire antique et des corps torturés de la sculpture chrétienne -- le Christ crucifié, saint Sébastien -- autant que des modèles anatomiques en cire du XVIIIe siècle ou de l’expressivité des Bourgeois de Calais d’Auguste Rodin.




Le sous-titre de l’exposition fait référence à l’œuvre la plus célèbre de René Magritte, sous-titrée Ceci n’est pas une pipe, qui questionne le rapport de l’art à la réalité. Le tableau s'intitule La trahison des images pour nous inciter à réfléchir au sens des images et à la signification des mots qui dansent dans notre imagination. L'intention la plus évidente de Magritte est de montrer que, même peinte de la manière la plus réaliste qui soit, une pipe représentée dans un tableau n’est plus une pipe. Elle ne reste qu’une image de pipe qu'on ne peut ni bourrer, ni fumer.

"La trahison des images."


Ceci n'est pas non plus une pipe.

Certains artistes exposés dans la collection Hyperréalisme questionnent la notion de réalité par des déformations. D'autres s’efforcent de donner la plus fidèle représentation du corps humain au point que les visiteurs se demandent s’ils ont affaire à l'être vivant.  Dans la mythologie grecque, Pygmalion tombait amoureux de Galathée, sa création, que la déesse Aphrodite avait rendue vivante pour répondre au vœux du sculpteur. Un tel miracle pourrait-il se produire aujourd'hui ? Oui peut-être, pour des visiteurs nus qui rencontreraient leur âme sœur et corps frère en déambulant à poil. Car le Musée Maillol organise des soirées destinées à un public totalement dévêtu.




Selon le magazine Beaux-Arts c'est "l’occasion pour les adeptes du naturisme, mais aussi pour les novices qui souhaitent défier leur pudeur, de vivre une expérience peu commune dans un cadre habituellement très policé". Sur place, ils vont ainsi "confronter leurs corps à ceux des autres participants, bien réels, ainsi qu'à ces faux êtres de chair que constituent les œuvres exposées au réalisme perturbant, réalisées en silicone, résine, cheveux véritables et autres matériaux illusionnistes". Un terrain idéal pour laisser ses complexes au vestiaire, voire donner vie à un beau mec rêvé. 







L'actualité n'est pas faite que des catastrophes et des sidérations qui nous entourent. J'applaudis les équipes de football [soccer]  qui envisagent d'attaquer la FIFA devant la Cour d'arbitrage du sport pour avoir interdit le port du brassard OneLove -- signe de soutien à la communauté LGBTQ+ -- dans les stades du Qatar. En preuve de rébellion, les gars de l'équipe allemande ont mis leur main sur la bouche avant le début de leur premier match afin de dénoncer la "censure" de la FIFA. Parmi les spectateurs, assise à côté de Gianni Infantino, la ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser arborait ouvertement le brassard.





Le match entre le Portugal et l'Uruguay a été interrompu pour que deux policiers puissent arrêter un spectateur qui courrait sur la pelouse. Le gars brandissait le drapeau arc-en-ciel et deux messages sur son maillot bleu: Sauvez l'Ukraine et Respectez les Iraniennes. Commentaire sur les réseaux: Si vous risquez la prison au Qatar, profitez-en pour publier autant de messages que possible avant qu'on ne vous chope. Lorsqu'on évolue en Coupe du monde, il vaut mieux respecter les consignes, celles qui sont légitimes. Mais dans un pays comme le Qatar, entouré de voisins aussi rétrogrades que lui, il y a des vérités à faire passer.


Le suisse Gianni Infantino -- président de la FIFA depuis février dernier -- a fait une déclaration absolument bouleversante au début de cette World Cup. "Nous, à la FIFA, avons été très critiqués. Aujourd’hui, je me sens citoyen du Qatar. Aujourd’hui, je me sens Arabe. Aujourd’hui, je me sens Africain. Aujourd’hui, je me sens gay. Aujourd’hui, je suis un travailleur immigré. Et je me souviens de mes parents qui, en tant qu’immigrés italiens, travaillaient dur à la frontière, cherchant un boulot en Suisse."

André








Pour aller plus loin, écoutez Gregg Braden, explorateur du potentiel humain:

                                    www.youtube.com/watch?v=LbvB-bA8A98&t=1283s






1 commentaire:

Xersex a dit…

Infantino sent qu'il est tout et tout le monde, ce qui signifie que tout = rien.
Une façon astucieuse et très italienne de se sortir d'une situation embarrassante.