Je me gratte les boules, donc j'existe -- un réflexe préhistorique
"Cogito, ergo sum, je pense, donc je suis" écrivait René
Descartes en 1637, pour exposer un fondement de la connaissance humaine.
Aujourd'hui, le mâle de l'espèce pourrait s'envisager ainsi: "Je me gratte les couilles, donc j'existe"
(et je suis le roi de la création). Mais il n'ose plus le déclarer
ouvertement, au risque de se faire dénoncer aux force de l'ordre. En ville, les femmes sont en train d'atteindre l'égalité des genres: on les voit presque aussi souvent que les hommes marcher en fixant leur portable. "Je ne pense plus par moi-même, donc je suis."
En tant que gars qui préfère l'amour au masculin pluriel, je chante: "I am what I am,
je suis qui je suis" (de la comédie musicale américaine La Cage
aux folles). Proclamation qui a pour moi la valeur d'un cantique. J'ai
les larmes aux yeux chaque fois que j'entends cette chanson. Elle
incarne l'évolution qui s'est produite, graduellement, tout au long de
ma vie. La société occidentale reconnaît enfin que je suis un être humain
égal aux autres humains.
J'en étais persuadé dès l'enfance, mais eux l'ignoraient.
Oui des couilles, parlons-en. Ce sont elles qui font que la majorité des
mâles sont considérés comme des reproducteurs, des étalons sur quatre
ou deux pattes. Pourtant, là aussi, ce sont les femelles de l'espèce qui
remplissent le plus gros de la tâche. Spécificité du "sexe fort" ce
sont ces deux petites boules fripées qui rendent notre entre-jambes si
fragile. Elles ont besoin d'être protégées des regards et du froid,
suivant les mœurs ou le climat. D'où la confection de toutes sortes
d'étuis, de feuilles, de coquilles, écrins ou poches.
D'après les multiples récits de nos origines, Dieu et les Dieux ont créé ciel et
terre, puis la nature et les animaux, finalement les humains. Les animaux
étaient d'emblée dotés de leur parure définitive, poils, plumes, écailles, etc., alors que nos ancêtres étaient nus et dépourvus de machines à coudre. C'est à leur
inventivité que nous devons les diverses protections de nos balloches et du
goupillon qui les protégeaient durant la chasse ou la guerre et les dissimulaient au regard. Sinon les mettaient en valeur pour attirer les regards... On connaît l'histoire d'Adam et Ève, libres de toute entrave
vestimentaire, qui mordirent dans le fruit de la connaissance du
bien et du mal. Ce fut simultanément l'invention du péché originel -- qui leur a valu l'expulsion du paradis
terrestre -- et celle du cache-sexe. "Leurs yeux à tous deux
s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus; ils cousirent des
feuilles de figuier et se firent des pagnes."
Au plafond de la Chapelle Sixtine (à Rome au Vatican) Michel-Ange a
peint plusieurs épisodes de l'Ancien Testament. On y voit notamment Adam
et Ève avant et après l'épisode du fruit défendu. Il semble qu'il
s'agit d'une pomme, mais l'arbre est plutôt un figuier... Un pape plus
frileux que celui qui avait commandité l’œuvre fit ultérieurement
recouvrir les sexes nus par un artiste auquel on a donné le surnom de Il braghetonne,le faiseur de culottes. Ainsi est résumé le destin du cache-sexe qui
traverse les siècles, sujet aux sensibilités religieuses et au besoin
fondamental de liberté qu'éprouvent nos burettes.
Égypte antique: le dieu de la Terre fertilise le sol.
L'époque n'est pas si lointaine où les mecs ne portaient aucun sous-vêtement. Les pans des chemises étaient plus longs, ils protégeaient le
sexe de la rudesse du pantalon et ce dernier des traces d'urine... Puis
sont venus les caleçons. Les tailleurs demandaient à leurs clients
"portez-vous à gauche ou à droite?" afin d'élargir la jambe du pantalon
concernée. Je l'ai vécu. Puis sont arrivés les slips, terme emprunté au
verbe anglais to slip signifiant glisser, à cause de la facilité
de la mise en place. Le slip a participé à la libération sexuelle de mai
1968. Mais il n'abolira jamais le réflexe de plonger la main et de gratter ou décoller qui nous vient
de la préhistoire, car il est lié à la survie de l’espèce.
Merci André pour toutes ces infos sur nos attributs. Pour compléter ton article, à voir en replay sur Arte : "Cache-sexes, un jeu d'artiste", un doc. sur l'histoire des caches sexes et des feuilles de vigne ! Bon dimanche Tipol
Pour être complet il est aussi utile de rajouter que la plupart des hommes d’aujourd’hui se rasent ou s’epilent et bien évidemment quand ça repousse ça démange d’ou l’utilité de se gratter les couilles pour se soulager .
Aaaaaah, les bijoux de famille. Nous en prenons soin parce qu'ils sont précieux et que nous les aimons, n'est-ce pas ? Dans la mode moderne, avec ses slips moulants et ses pantalons étroits, il est difficile d'égratigner nos attributs quand on en a envie. Mais quel plaisir irrésistible de se rendre nu dans la salle de bain le matin et de se faire dorloter les couilles. Je te remercie une fois de plus, cher André, pour tes chroniques qui sont intéressantes, instructives et aussi drôles. Les photos sont un régal pour les yeux.
5 commentaires:
Merci André pour toutes ces infos sur nos attributs. Pour compléter ton article, à voir en replay sur Arte : "Cache-sexes, un jeu d'artiste", un doc. sur l'histoire des caches sexes et des feuilles de vigne !
Bon dimanche Tipol
Très intéressant. Je me sens bien en slip et parfois je me gratte les couilles.
Pour être complet il est aussi utile de rajouter que la plupart des hommes d’aujourd’hui se rasent ou s’epilent et bien évidemment quand ça repousse ça démange d’ou l’utilité de se gratter les couilles pour se soulager .
Aaaaaah, les bijoux de famille. Nous en prenons soin parce qu'ils sont précieux et que nous les aimons, n'est-ce pas ?
Dans la mode moderne, avec ses slips moulants et ses pantalons étroits, il est difficile d'égratigner nos attributs quand on en a envie. Mais quel plaisir irrésistible de se rendre nu dans la salle de bain le matin et de se faire dorloter les couilles.
Je te remercie une fois de plus, cher André, pour tes chroniques qui sont intéressantes, instructives et aussi drôles. Les photos sont un régal pour les yeux.
Très bon choix de photos d'illustration.
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