dimanche 3 septembre 2023

Masturbation et méditation, solo ou en bonne compagnie





La cortisone prescrite par mon radio-oncologue et la lune teintée d'un voile de sang m'ont empêché de dormir une nuit de la semaine dernière. Mais quelle belle lune ! Mon remède habituel lorsque je ne peux pas roupiller après avoir uriné ? Le somnifère manuel ! Vous aussi ? La masturbation nous accompagne depuis que nos très lointains ancêtres ont été équipés en-dessous de la ceinture, en même temps que de cinq doigts au bout des bras. Dans certaines cultures, l'onanisme était relié à des actes religieux. La mythologie égyptienne précisait que le dieu Osiris avait engendré les êtres vivants par un acte d'infinie masturbation qui a aussi donné naissance au Nil. C'est plus suggestif que l'histoire de la pomme... Et la masturbation des pharaons devant l'image de leur dieu lors de leur intronisation venait de là.







En Asie d'autres dieux sont associés aux créations géographiques et humaines importantes grâce à leur sperme. Ainsi qu'aux cérémonies auxquelles des gars participaient en groupes parce que plus attachés à ces réunions qu'aux relations avec leurs épouses. En Amérique dans les traditions des peuples premiers, la masturbation sur un champ au moment de semer permettait de meilleures récoltes. On est loin des imbécilités du médecin suisse Samuel Auguste Tissot qui transforma la branlette, considérée jusque-là comme un péché envers Dieu, en une maladie qu’il fallait soigner.




Selon Tissot (1728-1797) toute activité sexuelle présentait un danger car elle refoulait la plus grande partie du sang vers la tête, d'où la dégénérescence des tissus vitaux provoquant entre autres la démence. Plaisir d'autant plus dangereux puisqu'il commençait dès la jeunesse, entraînant absence de croissance, angoisse, vertige, douleurs, impuissance, stérilité, marginalisation sociale du malade -- et j'en passe. Alors, pour éviter la catastrophe, il fallait exercer un contrôle permanent sur les onanistes, jusque dans les toilettes et les dortoirs. Et sévir violemment.






À la fin du XIXe siècle, jugeant qu'une alimentation fade découragerait la masturbation, des bigots et des médecins ont encouragé l'élaboration de denrées comme des corn flakes sans sucre. C'est John Kellogg, fervent croyant et végétarien qui les a inventées. Maintenant, ce produit détruit votre santé par toutes les saloperies qui le composent.




Chez les protestants fondamentalistes d'aujourd'hui, la branlette -- sauf en couple hétéro -- est un péché grave selon leur Bible. Sauf qu'ils ne l'ont pas lue. Car elle ne traite que de l'onanisme, la faute d'un certain Onan citée dans Genèse 38,1-10. Le frère d'Onan étant mort, il lui revenait, selon la loi du lévirat, d'assurer la descendance de la veuve, sa belle-sœur. Il a couché avec elle, l'a baisée, mais s'est retiré avant l'éjaculation. Ce n'était pas une masturbation, mais un coït interrompu. Donc, s'ils avaient appris à lire, les disciples de Trump aux États-Désunis sauraient qu'ils offensent Dieu chaque fois qu'ils ne vont pas jusqu'au fond du problème.




Le catholicisme, aujourd'hui encore, considère que l'acte sexuel doit être subordonné à la reproduction, sinon réservé aux membres du clergé qui ont fait vœu de chasteté... Dans l'islam, la masturbation est interdite en considération de la nuisance qu’elle cause au corps et à la santé de la personne qui la pratique. Précédemment, les croyants devaient préserver leur bite de tout rapport si ce n’était avec leurs épouses (au pluriel) et leurs esclaves. Selon la tradition juive, toute éjaculation en dehors du rapport conjugal est jugée de grave gaspillage de la force créatrice.




Et maintenant, où en sommes-nous avec les réelles forces de nos tempéraments ? D'abord : prendre conscience des tabous et des sornettes pour les laisser tomber. Et aussi la confusion que créent les fantasmes, la compétition : allure, muscles, fric, profession. Et l'image qu'on s'est composée de l'amoureux parfait. Fantasmer est humain; mais en prenant conscience d'où cela nous mène afin de trouver le chemin médian qui ouvrira des rencontres nous faisant progresser. C'est cela, la méditation active. Comme une promenade en forêt où l'on admire les différentes espèces d'arbres et de buissons. Et où l'on découvre soudain son arbre, celui contre lequel on va s'appuyer et qui ne nous rejettera pas.

André





























9 commentaires:

Anonyme a dit…

Resucée d’un ancien article…

André a dit…

Très cher Anonyme,

On vient de me diagnostiquer un cancer du canal anal et je n'arrive malheureusement pas à me pencher suffisamment pour me sucer. Alors je te suggère de venir le faire pour moi.

Jorge A. Martinez Soto a dit…

Je trouve votre blog très intéressant tant par les sujets qu'il aborde que par ses illustrations. Merci du Mexique.

tipol a dit…

Merci André, tous les sujets sont bons à être approfondis et comme tu as de nouveaux lecteurs chaque semaine, certains seront heureux de découvrir ce sujet qu'ils ne vont pas rechercher dans les archives.
La masturbation en forêt, au milieu d'un champs de fougères, sur un arbre, seul ou sur les cuisses d'un autre homme est une méditation très intense et que je recommande ;o)
Tes épreuves de santé ne te font pas perdre ni l'humour, ni le nord. On est là aussi , pour t'y aider !
Tipol

Anonyme a dit…

La masturbation est tabou à cause des religions
Mon père m a bien expliqué et accompagné depuis adolescent et ça n a jamais posé de problème

Xersex a dit…

Je le ferais avec plaisir pour toi!

Axel a dit…

Masturbation et méditation ? Pourquoi pas, mais pas en même temps...

La masturbation est le commun dénominateur entre tous les hommes : esquimaux, asiatiques, caucasiens, amérindiens, africains...
C'est en effet par la masturbation que la grande majorité des garçonnets découvrent l'orgasme et son encombrante décharge poisseuse, difficile à faire disparaître...

De plus, après avoir assisté à la masturbation de milliers d'hommes, on découvre des comportements constants : notre main libre se porte inexorablement vers notre sac, des mouvements coïtaux involontaires animent nos hanches, la fréquence de nos va-et-viens s'emballe peu à peu pour atteindre environ 200 mouvements par minute, nous aimons ressentir les jets de sperme chaud heurter notre menton, notre cou et retomber sur nos épaules et notre poitrine... C'est tellement réconfortant au moment précis où l'orgasme déferle dans notre cerveau ! Tant pis si c'est laborieux à nettoyer (surtout pour les plus poilus d'entre nous) : à ce moment-là plus rien ne compte...

Pour beaucoup d'hommes, les orgasmes par masturbation sont les plus intenses. Certes, il manque la dimension affective d'un rapport mais les picotements physiques dans le gland et la queue sont nettement plus jouissifs.
De plus, à la différence d'un rapport, une masturbation masculine peut durer des heures...

C'est ce plaisir très spécial - et que nous connaissons bien - qui rend les vidéos de solos masculins intéressantes et agréables à regarder. Les plans rapprochés sur le sexe du gars ne sont que la moitié du spectacle : l'autre moitié est dans l'expressivité de ses grimaces faciales, les sons qu'il émet et la vigueur de son langage corporel... Dans ces vidéos, la nudité complète du mec est essentielle, y compris les chaussettes : j'aime voir ses orteils se recroqueviller...

Anonyme a dit…

Superbe analyse sur la masturbation de sa découverte jeune adolescent à sa pratique au fil des années. Dommage que les adultes n´ expliquent pas et ´n accompagnent pas les jeunes dans cette découverte et pratique

Anonyme a dit…

En tant que Chamane, tu dois savoir, qu’il ne faut pas abuser des canalisations.