mercredi 4 juin 2008

"Café, thé ou moi?": lorsque les hôteses vous envoyaient en l'air



"Coffee, Tea or Me?", un succès de librairie dès sa parution en 1967, prétendait livrer sans inhibition les souvenirs de Trudy Baker, Rachel Jones et de leurs collègues hôtesses de l'air. Les deux premières phrases (de mémoire) donnent le ton:

Donc cette stewardess pénètre dans le cockpit et demande au capitaine: 'Café, thé ou moi?'
Il la dévisage d'un air lubrique et répond: 'Ce qui est le plus rapide.'

Je ne l'ai pas lu, ni les trois suites (cinq millions d'exemplaires): les clientes que j'accompagnais dans de longs voyages m'ont suffisamment tenu au courant. En fait, les aventures de ces créatures de rêve qu'étaient les "stews" avaient été écrites par un homme, plutôt rustre, qui essayait d'imiter le langage féminin. Donald Bain est sorti du placard en 2003, lors d'une réédition.

A l'époque, voyager en avion représentait une expérience rare et merveilleuse. On s'habillait avec soin pour être digne de la compagnie des jet-setters. Les hôtesses comptaient parmi la crème de la crème des jeunes femmes aventureuses. Des déesses. Sortir avec l'une d'entre elles équivalait à fréquenter une starlette de cinoche.

A la naissance de l'aviation, les premières stews s'occupaient des bagages au sol avant de monter dans l'appareil où elles s'affairaient à rassurer les passagers plutôt qu'à les charmer par leurs déhanchements. Puis les compagnies ont compris qu'elles tenaient un
argument fantas(ma)tique: le lupanar céleste. Elles ont (dé)vêtu leur personnel volant de manière sexy (pas les pilotes): minijupes en polyester, bottes de cuir, coiffures laquées et tout le toutim.

Aujourd'hui, cela paraît difficile à croire, à moins de voler en première. Et une compagnie connue n'oserait plus exploiter ainsi le personnel féminin. C'est l'apanage des bars à filles, des hard discounters allemands et des usines chinoises.

|| Ulysse. Documents: Tony Long, www.wired.com

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