dimanche 8 juin 2008

Tel père, tel fils: 43 ressemble plus à 41 qu'on ne l'imagine

Cela s'est passé le mois dernier. G.W.B. était en visite dans une Académie des Forces aériennes.
Un cadet est entré en collision avec lui.
L'incident en dit long sur le peu de respect que lui accordent les troupes.


Deux mecs, un ancien et un moderne, mettent désormais le cap sur la Maison-Blanche et les commentateurs commencent déjà à faire le bilan du double mandat de George W. Bush, 43e président des Etats-Unis. Comme nous ne pourrons probablement jamais comparer la manière de conduire les affaires des époux Clinton, attachons-nous à évaluer celles de 43 et 41. D'abord, un instantané rapporté dans une biographie sur la famille Bush:

Après avoir prêté serment lors de son premier mandat, Junior s'est rendu dans le Bureau ovale. Il y était souvent venu en tant que fils de, mais ce jour-là, c'était différent. Il n'était pas encore assis à sa table de travail qu'il vit entrer son père.
-- Monsieur le Président, dit le père d'une voix émue.
-- Monsieur le Président, répondit le fils; les deux avaient les larmes aux yeux.

Ils ont la larme facile. C'est courant chez les types durs avec eux-mêmes et intraitables pour les autres. Senior pouvait à peine tenir son discours tant il était ému en épinglant la Médaille d'Excellence sur la poitrine du prédicateur Billy Graham en 2006. Le même Graham qui était présent à la Maison-Blanche la nuit où a commencé la Guerre du Golfe, en 1991.

Malgré ce que l'on rapporte sur leurs différends et différences, père et fils se ressemblent beaucoup, selon Todd S. Purdom qui a publié une analyse sur la dynastie Bush dans Vanity Fair en 2006. D'abord, ils ont chacun eu un père qu'ils admiraient, craignaient et tentaient de surpasser sans être certains d'y arriver jamais. Les rejetons d'hommes célèbres n'ont pas la vie facile.

L'un et l'autre sont très secrets, fermés; leurs proches ignorent de quoi ils parlent lorsqu'ils se retrouvent en tête-à-tête. Ils se méfient aussi des médias qui ne répètent pas assez servilement ce qu'ils voudraient voir publier. Et pourtant... Chacun en tant que futur président s'était engagé à exercer un conservatisme traditionnel associé à beaucoup d'humanité: ainsi, le "conservateur compassionnel" que promettait d'être Junior. Sitôt oublié. Par exemple, l'amendement constitutionnel à voter pour interdire le "mariage gay" était juste une tactique pour inciter les électeurs conservateurs et paresseux à se rendre aux urnes et élire W. par la même occasion, car ils n'allaient pas choisir un démocrate prônant la liberté d'avorter. Pourtant 43 n'est pas du tout hostile au "pacs" et la fille du vice-président a épousé sa compagne.

Dans un entretien accordé au quotidien allemand "Bild", Junior a déclaré: "C'est intéressant de voir qu'à Washington, les gens veulent que je change... mais, vous savez, moi je ne change pas." Père et fils manifestent la même obstination face aux événements qui démontrent combien leur décision était malencontreuse. Jusqu'à très récemment, 43 a résisté à toutes les revendications de revirement concernant sa politique en Irak, le prix du gaz, l'environnement, l'économie et bien d'autres sujet, prétextant qu'il s'agissait de demandes de changement pour le changement. Sur son blogue politique très suivi, le commentateur conservateur, catholique et gay Andrew Sullivan qui, au début, soutenait W. et sa guerre en Irak, a noté un jour: "Cet homme superficiel, répugnant, faible et insignifiant est encore et toujours notre président. Que Dieu nous vienne en aide!" (Sullivan est croyant.) Un blogueur anonyme donnait ce conseil, hier: "La prochaine fois que vous serez tenté de mettre un bulletin en faveur d'un candidat avec lequel vous aimeriez bien écluser une bière (sans alcool), votez pour l'autre."

|| Ulysse. Photo empruntée à Scott de Bill in Exile.



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