mardi 6 septembre 2011

Le look audacieux des jeunes Japonais branchés

Le Sartorialist -- photographe américain qui arpente les rues des capitales pour capter l'évolution de la mode -- était récemment à Aoyama, un quartier huppé-branché-friqué de Tokyo. Pour commenter ces documents, j'ai interrogé une jeune amie, Lausannoise élégante, belle et bilingue dont le prénom est japonais et le nom suisse. Je voulais savoir si le choix de ces tenues signifiait un retour vers le passé pour oublier la situation actuelle du Japon, ou si c'était un effet de la mode de 2011. Ni l'un ni l'autre.

Regardez le jeune homme à gauche. Il porte un assemblage d'éléments anciens et contemporains très maîtrisé, audacieux et splendide tant en ce qui concerne la ligne, les longueurs, les matières que la subtilité des couleurs. Même sa coupe de cheveux, pourtant discrète, s'harmonise à l'ensemble. Quelle apparition!

Reconnaissons que le tissage japonais est le maître absolu dans son domaine. Je ne peux pas en dire plus faute de connaissance et d'intérêt dans ce domaine.

Ma jeune amie explique: choisir des vêtements traditionnels est relativement courant. Les Japonais les portent pour des cérémonies -- thé, ikabana (art floral), mariages, concerts... C'est un peu l'équivalent du costume trois pièce ou de la robe de cocktail chez nous. Sur ces photos, toutes et tous portent des yukata, la version estivale et informelle du kimono. Plus léger, beaucoup plus facile à revêtir (le kimono en soie nécessite l'aide d'un tiers) et moins cher, le yukata est majoritairement en coton.

Barbe blanche et planche!
Photos: The Sartorialist.
Pour les fêtes qui se déroulent l'été, les matsuri organisés à travers le pays (avec des jeux, des feux d'artifices, parfois des cortèges, et toujours des stands de nourritures et boissons), beaucoup de gens, tous âges confondus, revêtent leur kimono ou un yukata.

Ces valeurs traditionnelles cohabitent dans une harmonie étonnante avec le Japon hypermoderne. Le mec aux cheveux bleus (à g.) en est une illustration courante. Le vêtement est en effet une manière de s'affirmer durant son temps libre puisque, au travail, la grande majorité des Japonais accepte les règles, l'autorité et le protocole mégalourd qui ne laisse aucune liberté de choix.

André

2 commentaires:

Alipata a dit…

Ces jeunes connards et connasses me donnent envie de leur refiler une grosse fessée. Ils exposent leur ennui et leur arrogance d'enfants de riches alors que le Japon traverse une crise terrible. Beaucoup de gens sont dans le deuil, le désespoir total, l'indigence et ces sales gosses qui ont été épargnés devraient bouger leur cul pour les secourir.

Vous n'en dites pas un mot, André!!! Serait-ce que vous vous en foutez? Je trouve cela aussi très scandaleux. pardon, il fallait que cela soit dit...

André a dit…

Alipata, sans vous en rendre compte, vous me faites réellement un cadeau. Un cher ami me reprochait d'être trop moralisateur dans mes billets et de ne pas laisser au lecteur le soin de juger sur pièces. C'est ce que, semble-t-il, je parviens à faire maintenant. Et vous arrivez aux mêmes conclusions que moi: l'arrogance inconsciente.
Pendant la catastrophe du sida, le Japon avait aussi détourné le regard. Maintenant, les gens ont de la peine à se mobiliser contre le nucléaire. Je trouve cela monstrueux. Mais c'est dans leur nature.