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"... mais utilisez une capote". |
Ah les stewards italiens! En descendant de l'avion jeudi à Berlin, le Pontifex Ratzinger était tout revigoré, prêt à attaquer une visite officielle dans son
père patrie (c'est de l'allemand) et à affronter les nombreux reproches de manifestants pleins d'humour -- enfin, pas tous.
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Un ange passe. |
Pour contrer le "
Cachez vos enfants, le pape arrive!" le saint père a baisé (sur le front) les nourrissons que son beau secrétaire allemand lui tendait. Sur l'affiche qui appelait à la manif, le fameux dessinateur de BD gay Ralf König l'avait représenté entouré de
putti (ces enfants joufflus qui volètent dans la peinture baroque), les bénissant de ses doigts recouverts de capotes. Sur le tarmac, Ratzi a été accueilli par la chancelière Angela. Lui, ambassadeur de la mode italienne en robe longue, grosse bagouze bien vulgaire alla Berlusconi et mocassins liturgiques assortis au tapis rouge. Elle, l'une des femmes les plus puissantes au monde, fille de pasteur élevée en RDA, était vêtue d'une combinaison de camarade employée des pompes funèbres.
Plus tard, Béné XVI a signé le livre d'or de Berlin au Stade olympique construit par Hitler pour les Jeux de 1936. Cela en présence du maire-gouverneur catholique de Berlin, Klaus Wowereit, qui vient d'être réélu pour un troisième mandat. Interrogé sur la venue du pape, Wowereit -- qui vit ouvertement avec son compagnon Jörn Kubicki -- a déclaré: "Je comprends parfaitement que des habitantes et habitants profitent de la venue du pape pour lui faire savoir que l'Église catholique défend des thèses appartenant à un autre temps, pas au nôtre. Mais il faut que ces manifestations se déroulent dans un cadre démocratique. Et l'Église doit apprendre à vivre avec la critique. Cela n'empêche pas de recevoir notre hôte avec tous les égards qui sont dus à une visite d'État." Wowereit, qui avait déclaré en 2001 "Je suis gay et c'est bien ainsi", a réussi à faire de son Land et sa ville de Berlin, qui sont fauchés, une région attractive "pauvre, mais sexy" comme il dit.
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Klaus Wowereit "...et c'est bien ainsi". |
Dans le cortège des manifestants, on a vu un pape brandissant le drapeau arc-en-ciel, des nonnes, des prêtres, des préservatifs géants bien gonflés et une Popomobile ("
culculmobile"). Deux acteurs déguisés en Hitler et en Pape ont rappelé que le Concordat de 1933, signé entre le Vatican et le Reich, n'a pas encore été aboli...
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Georg Gänswein, alias "Bel Giorgio". |
Les reproches adressés à l'Église romaine sont multiples. Outre les abus sexuels sur des enfants des deux sexes, il y a l'antisémitisme englobant autant l'islam que le judaïsme, la misogynie en prêtrise, l'obligation du célibat, l'impossibilité du remariage à l'église, le soutien aux régimes dictatoriaux notamment en Amérique du Sud et, bien sûr, l'homophobie.
Mais le geste charmant (et m'as-tu-vu) de Georg, le secrétaire particulier du pape qui a pour lui des attentions d'épouse, nous laisse entrevoir des changements. Tant qu'ils n'ont pas fait leur coming out, ni publié les bans, considérons-les comme des tantes hétérosexuelles.
André
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