vendredi 28 octobre 2011

Le haka des All Blacks : pour faciliter votre coming out


Chaque récit de coming out apporte son lot d'inquiétude et d'émotion. On s'en est rendu compte hier soir au cinéma Oblò à Lausanne où le Ciné-qlüb LGBTIQ (sic, cliquez) présentait Pourquoi pas moi? de Stéphane Giusti (1999), comédie enlevée qui raconte comment une groupe de belles filles, et un beau gars, organisent leur sortie du placard face à des parents réticents. Tout cela dans une maison de vacances près de Barcelone, avec Johnny Hallyday en ancien torero (resic).

Ce film était suivi de témoignages de femmes et d'hommes présents en chair et en os. Deux gars ont raconté qu'ils n'avaient vu pleurer leur père qu'à l'occasion de la mort de sa mère et de la sortie du placard du fils. Le coming out d'une jeune femme a été suivi de celui de sa mère, partie à La Réunion vivre avec son amante. Une mère et un père qui se doutaient un peu de l'homosexualité du fiston l'ont aidé à se débarrasser de ce poids.

Une mère et son jeune fils ont expliqué comment l'une et l'autre avaient vécu ce moment crucial. Un jeune mec à qui rien n'a été épargné, pas même la violence du père, a témoigné qu'il était heureux d'avoir survécu à sa tentative de suicide; faute de soutien de la part de ses géniteurs et de sa fratrie, il s'est créé une famille d'élection. Un couple âgé a parlé du coming out d'un fils: il était fou de comédies musicales; il a réalisé son rêve puisqu'il travaille aujourd'hui dans cette industrie à Paris.

Un mec de 75 balais (le soussigné) a parlé de ses coming out successifs (à une époque où le terme n'existait pas): amis, puis parents et fratrie, boulot, puis en militant tenant un discours devant 700 personnes lors de la première gay pride à Bâle (1980), puis à la télé, à l'enterrement de son compagnon... cela n'arrête jamais.

Une idée m'est venue en voyant les vidéos de haka, dansé par les All Blacks, diffusées récemment sur les blogues. Quelle montée d'adrénaline pour le clan! On devrait inventer un rituel aussi énergique et viril -- combatif, sans être agressif -- pour préparer physiquement et moralement les candidats au coming out. Je pense à Jamey Rodemeyer (cliquez), si courageux, si fragile, qui s'est donné la mort à 14 ans le mois dernier. À tant d'autres, jeunes ou plus âgés, qui ne bénéficient pas de circonstances favorables pour franchir le pas. J'imagine aussi l'effet du tonnerre de dieu que produirait un haka dansé par des filles et des garçons lors d'une prochaine pride...

André

3 commentaires:

Erich Pereres a dit…

Je suis toujours aussi étonné qu'au 21eme siècle, on soit obligé de faire du coming out. Comme je le disais, il y a pas longtemps, jeunesse mal éduquée, jeunesse mal baisée.

Anonyme a dit…

principe du coming-out : être honnête avc les autres pr l'ètre avc soi meme. et vice-versa.

voila lintérè.

Unknown a dit…

Tous les homos que j'ai connus n'ont jamais eut besoin de le faire à mon égard. Les discussions sont toujours venues naturellement avec en plus des vannes envers les hétéros et les homos.