mercredi 15 août 2012

La masturbation méditative et l'arbre qui pousse entre nos jambes


Lorsqu'on est stressé, qu'un besoin de soulagement se fait sentir, un paluchage rapide apporte un peu de soulagement. L'animal grimace et pleure quelques gouttes... Un yogi nous expliquerait qu'on peut aussi retrouver le calme en inspirant et expirant lentement, tout en examinant ce qui nous fait souffrir et ce qui va bien. Il nous resterait plus d'énergie 1) pour résoudre le problème, 2) et nous offrir ultérieurement une vraie gâterie (solo ou duo) en y consacrant le temps voulu.

Contrairement au paluchage -- petite parenthèse vite refermée --, la masturbation méditative ouvre une voie de découverte sur l'essence de notre identité virile. Comme un chemin de forêt ombragé, elle nous conduit vers notre être profond. Ceux qui s'en privent pour des raisons "morales" ou "religieuses" passent à côté d'une expérience hédoniste fascinante: le mariage de l'érotisme et de la spiritualité.

Le malheur et la souffrance font partie de notre condition humaine; la paix, le plaisir et l'extension de son domaine également. La quête d'un équilibre entre ces deux forces passe aussi par la masturbation méditative et consciente. Pour s'y embarquer, il suffit d'abandonner les idées préconçues sur la masturbation et sur la méditation.




Au cours d'une masturbation où l'on est prêt à s'accorder du temps -- dans un lieu paisible, tranquille (sans téléphone), installé confortablement pour explorer son corps --, il est préférable de renoncer aux sources habituelles de stimulation sexuelle (présence humaine, imagination, images, son). La méditation consistera dans un premier temps à rester présent -- dans ses pensées -- à tout ce qui se passe dans notre corps et notre tête. Bien sûr, les pensées s'égarent constamment; on les ramène calmement aux sensations qui s'éveillent.

Une respiration paisible accompagnera les frôlements exploratoires de nos mains sur la peau. Les caresses qui se dirigent habituellement vers les lieux les plus réactifs iront d'abord à la recherche de perceptions nouvelles, plus subtiles. L'érection adviendra peut-être plus lentement que d'habitude, ou ne se fera pas la première fois car on aura renoncé aux gestes insistants (les pincements, les petites claques, la pression) qui réveillent l'animal. Pas de problème! On s'accoutumera peu à peu aux sensations plus fines et on découvrira leur potentiel. Quand sera venu le temps de la stimulation directe, on utilisera la main la plus gauche des deux, celle qui n'en a pas l'habitude. Le plaisir sera différent, la main et le phallus sortiront de leur routine, le cerveau aussi s'enrichira.




Méditez alors sur le mythe de l'arbre au centre du premier Jardin, l'Arbre dit de la Connaissance, de la sagesse de nos ancêtres. Lorsque le tronc se fera épais sous votre main, que vous le contiendrez dans les deux -- avec les mouvements lents que l'on adopte en effleurant une écorce, en percevant l'énergie dont elle rayonne --, laissez vos pensées naviguer (si cela vous est possible) entre l'Arbre et votre père, puis votre grand-père préféré, et ses ancêtres. Ils vous ont transmis la sève qui monte dans votre phallus. Ce qui se passera ensuite vous appartient. Mais prenez votre temps, comme si vous étiez Adam avant Ève!

André

3 commentaires:

Morphéus Dark a dit…

la masturbation est un sport génial auquel je m'adonne au minimum deux fois par jour ;)

Philippe a dit…

...et pourquoi ne pourrat-on pratiquer ce type de méditation qu'en solo ?...
Encore un dogme arbitraire ?...

André a dit…

Philippe! il est possible d'entrer en méditation masturbatoire à deux, voire plusieurs, entre mecs qui l'ont pratiquée ensemble dans un cadre approprié (par ex. des stages de tantra ou yoga tantrique) et ont la capacité de se concentrer sur ce qui se produit en eux sans être intéressés (à ce moment-là) par le voisin. Il s'en dégage une paix virile et une énergie de groupe magistrales.
Sinon, à deux, c'est une manière de ne pas se donner les moyens d'en bénéficier...