Plusieurs tribus d'Indiens brésiliens du Mato Grosso, dispersées le long du Rio Xingú (un affluent de l'Amazone) partagent des coutumes identiques tout en parlant des langues différentes. On les nomme globalement le peuple Xingú. Après avoir été décimée par les maladies infectieuses, les fusils et les cultures de soja des blancs, leur population augmente de nouveau grâce à la protection partielle des autorités. Les Xingú tirent un peu d'argent des visites de touristes brésiliens et étrangers organisées par des agences de voyage. Leurs cérémonies hautes en couleur et marquées par des tournois de lutte, ainsi que leur habillement traditionnel aéré attisent la curiosité. Après le spectacle, les mecs remettent leur short et les nanas un brin de robe.
Le Huka-Huka des Xingú est un type de lutte pratiqué durant le
Quarup, fête des morts en hommage à des ancêtres importants. C'est aussi
le moyen de maintenir vivantes les traditions de la tribu et de
transmettre leur respect aux jeunes générations.
Comme beaucoup de minorités ethniques à travers le monde, les Xingú ont longtemps cru que les enfants étaient conçus par l'ensemencement continu de la mère par le père, parfois relayé par d'autres mâles. Pour eux le corps du foetus était formé par le sang (menstruel) bloqué dans le ventre de la mère par les injections de sperme qui subvenaient ensuite à sa croissance.
Quelque 300 Indiens Xingú ont protesté en juin et juillet derniers sur le chantier de Belo Monte où se construit le troisième plus grand barrage hydroélectrique au monde. Ils jugeaient l'impact environnemental trop lourd et mal étudié (pas étonnant dans ce pays corrompu) et n'acceptaient pas que leurs villages soient déplacés loin de la rivière Xingú. Ils ont remporté une étonnante victoire en août puisque la Cour d'appel fédérale a ordonné la suspension des travaux et la consultation des groupes indiens concernés. Ils se feront probablement couillonner ensuite, mais c'est tout de même un signe de changement.
André
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire