mercredi 5 août 2020

D'un côté: l'agressivité mâle -- de l'autre: la combativité fraternelle




C'est dans la nature du mâle de se défendre lorsqu'il est attaqué, de se démener pour acquérir ce qu'il convoite ou d'écarter la concurrence afin de dominer. Certains savent se retirer, sinon fuir, lorsque la situation devient trop hasardeuse. D'autres n'hésitent pas à recourir aux armes ou aux moyens les plus délictueux pour gagner. Notre société confond agressivité et combativité. Dans le monde des affaires, les patrons recommandent à leurs équipiers d'être agressifs face à leurs compétiteurs, c'est-à-dire hargneux, rentre-dedans. Néanmoins, c'est aussi dans la nature du mâle de lutter sportivement, fraternellement. Sur un terrain de foot, en principe, on tape dans le ballon, par sur les tibias. Dans la lutte classique, on ne mord pas, on ne griffe pas et l'on ne casse pas le bras du gars qu'on vient de renverser. On n'écrase pas non plus ses couilles.








Regardez les gars ci-dessous s'affronter fraternellement, sans crainte de prendre un mauvais coup de genou. C'est une pratique virile de socialisation que les gamins dûment instruits par leurs parents apprennent à gérer: se confronter amicalement pour mieux comprendre l'autre et mieux se connaître soi-même. On considère la défaite comme un enseignement, et la victoire comme un encouragement. Lutter dans cet état d'esprit est un plaisir réciproque: il n'y a pas de perdant. Ces mâles ont le goût du jeu, ils bataillent pour s'éclater, que ce soit dans une discussion où l'on s'affronte verbalement en respectant le point de vue des autres -- ce qui enrichit la compréhension du problème -- ou dans un match de tennis.



Lutter à poil dans le sable qui amortit les chutes et colle à la transpiration, entourés de copains en costumes d'Adam, c'est pour ces deux gars un moment de pur bonheur fraternel, un lien entre mecs, le male bonding des anglophones. Après leur joyeux affrontement, il se serrent et se frottent dans les bras l'un de l'autre, sans crainte de passer pour des "fiottes" efféminées. Les mâles hétérosexuels ont autant besoin de prouver leur attachement à leurs copains les plus proches que nous les gays. Batailler gaillardement passe mieux que dire "je t'aime" et transmet le même message: tu es indispensable à mon équilibre. Les hommes ont plus tendance à utiliser ces rites de rivalité que les femmes; elles n'ont pas l'habitude de s'affronter pour le plaisir ni besoin de masquer leur bonheur d'être ensemble.

André







Photo: Wilhelm von Gloeden, Taormina, vers 1903.












3 commentaires:

Anonyme a dit…

bonjour, J'aime les photos de lutte comme celles turques. J'aimerais bien trouver des vidéos. Bon dimanche

xav a dit…

moi aussi j'aime beaucoup la lutte; dommage que ce sport soit aussi peu représenté en France!

Xersex a dit…

je n'aime pas la lutte