
Pendant que les Jeux se déroulent à la barbe des Chinois qui, dans les villes olympiques, sont empêchés de circuler, travailler et cracher -- soit vivre normalement -- on peut vérifier que le monde est devenu fou à lier. Les grasses huiles du CIO, bien sûr, et les autorités chinoises aussi, qui partagent les mêmes intérêts et le même manque d'humour.
Quant aux simples pékins, ils expriment doucement leur point de vue sur cette folie. Ils en ont marre du battage fait autour de la manifestation à laquelle ils ne sont pas conviés (à moins d'avoir été désignés volontaires, flics ou bétail de compétition).
Et ils le disent de manière subtile. Par exemple, en tondant la tête des bouts de choux au rasoir. C'est, pour les mômes, une première expérience de modification de l'image corporelle en même temps que de liberté d'expression. Les Chinois branchés expriment leur raz-le-bol dans les blogues et au cours de fêtes privées. Là, ils inventent des jeux de mots très drôles, paraît-il (et intraduisibles), pour caricaturer la manière dont la propagande concernant le grand avènement des Jeux les bassine depuis des années.


Pour ceux qui s'en couvrent, les tatouages et les piercings représentent, entre autres, des évènements privés ou publics qu'ils veulent fixer sur leur chair. Un album illustré qui vibre avec les battements de leur coeur. Une manière de retenir le temps par un souvenir, de l'éterniser. Et c'est malheureusement dans la laideur.
Avec ses perçages temporaires, le docteur Wei Shenghu, acupuncteur, inscrit sa ferveur sportive dans l'immatériel et le gratuit, en même temps que le publicitaire. Comme le tatouage, ce genre de marque séduit, étonne ou repousse. Mais attire immanquablement le

Wei Shenghu s'est entraîné chez l

On peut se demander si ce type de piercing apporte, comme d'autres, un plaisir sadomasochiste et des sensations nouvelles, ou si l'acupuncteur ressent plutôt un frisson exhibitionniste mercantile.
|| Ulysse
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