mercredi 22 juillet 2009

"Antichrist" (1): l'effroi et la rage de Lars von Trier




Après la mort de son petit garçon, une femme entre dans un état de crise très douloureux. Elle est rongée de remord, de chagrin et de peurs. Son mari tente de l'aider à retrouver l'équilibre. Or il est psy et il devrait normalement laisser ce travail à un confrère. Comme elle souffre d'anxiété (de phobie peut-être) il lui propose une thérapie de désensibilisation et ils se rendent tous deux dans la cabane, en pleine forêt, où elle s'était isolée avec l'enfant pour travailler à sa thèse sur la chasse aux sorcières. C'est là qu'elle devrait confronter ses peurs afin de calmer les états de panique. Le cinéaste danois Lars von Trier, dépressif et phobique notoire, raconte cette histoire dans son nouveau film Antichrist; les choses ne vont donc pas se passer comme le mari l'aurait voulu.

Peu après le début de son traitement comportementaliste dans la nature sauvage, la femme se met à débloquer; des événements surnaturels se produisent et nous retrouvons le regard introspectif du peintre anglais Francis Bacon. Désespoir, violence et décomposition. Tout ce qui arrive aux
êtres humains lorsqu'ils comprennent qu'ils ont été chassés de l'Eden... Embarqués dans l'aventure, les interprètes Charlotte Gainsbourg et Willem Dafoe sont parfaits. Antichrist a causé un peu de scandale au Festival de Cannes; il est bien trop complexe pour ce rassemblement annuel des mafieux du cinoche, des belles botoxées et des critiques survoltés.

Selon Time Magazine, ce film représente "le spectacle d'un metteur en scène en pleine crise de folie". Lar
s von Trier admet qu'il a écrit le scénario durant une phase de dépression et qu'il l'a tourné alors qu'il était encore très faible. Pourtant, c'est une oeuvre forte qui résiste au spectateur comme il se doit à ce haut niveau d'expression, que le film soit réussi ou pas totalement abouti... Je le déconseille absolument aux activistes de droit divin, aux féministes infaillibles et à tous ceux qui possèdent des convictions inébranlables. Il faut avoir passé par une dépression, au moins une, pour accepter de ne pas comprendre -- sinon peut-être intuitivement -- et accompagner l'auteur dans son chagrin, son effroi et sa rage face aux forces conjuguées de notre mère nature et du tempérament féminin. [La suite au prochain rendez-vous.]

Ulysse

2 commentaires:

Unknown a dit…

Il y a aussi des gens qui sont passés par la dépression (ou pire) qui n'ont pas spécialement envie de retrouver quoi que ce soit qui y ressemble sur un écran.

Damstounet a dit…

Seula st libres de ne pas le regarder ms si sè qqch kil redoute véritablement sè kil non pa vrèmen vaincu leur dépression.
A contrario, des gens nayant pa vrèmen vécu de dépression peuvent avr envie de le regarder pr s'ouvrir l'esprit et être peu tètre plus compréhensif par la suite...