Vieux, plein de sauvagerie, pas rangé des voitures...

Avec l'âge, une sauvagerie plus sereine.

"La Case des hommes se veut une zone de défrichage concernant la sphère du masculin, un lieu de réflexion partagée concernant les perspectives qui s'ouvrent à nous les mecs, pour étendre nos capacités, vivre plus large, plus profond, plus généreux." Je l'ai écrit dans le premier billet de ce blogue, paru le 22 mai 2008. Et m'aperçois aujourd'hui que je ne me suis pas écarté de ce but.

Une case au sommet des arbres pour élargir notre vision.

Une évolution s'est produite l'été dernier lorsque Blogger a installé un compteur de trafic. J'imaginais que vingt à trente lecteurs s'arrêtaient de temps en temps sur mon blogue. Or les statistiques de juillet 2010 étaient de 350 "pages vues" en moyenne par jour. Après avoir inséré un "avertissement sur le contenu", j'ai publié des photos plus érotiques pour illustrer mes textes. Aujourd'hui, le nombre de "pages vues" au quotidien s'élève à plus de mille. C'est faible en comparaison des blogues millionnaires, mais je suis étonné... En un an, plus de 125'000 pages vues par des Français, 14'000 aux États-Unis, 13'000 au Canada et ainsi de suite jusqu'à un millier en Algérie... Des mecs dont je ne connais pas le visage -- des blogueurs et des lecteurs -- envoient des critiques, des encouragements et des témoignages. En tant que senior, je cherche à nager dans le courant du fleuve et à partager le récit de mes expériences. Je n'ai ni fils ni petit-fils, mais je trouve des compagnons chaleureux sur la toile. Certains d'entre eux réagissent, partagent.

À 75 ans, on ne pointe pas encore au chômage.

Quelle est la différence entre la jeunesse et l'âge mûr? Dans la vingtaine, on en a plus sur le crâne que dedans. J'ai essayé d'agir en mec futé et n'ai pas produit beaucoup d'étincelles... Au début de la quarantaine, on cesse de s'arracher les cheveux parce que la matière pilleuse a émigré vers les oreilles et le dos. Mais la maturité se fait encore attendre... Aujourd'hui, je cherche à cultiver ensemble la sauvagerie et la sérénité pour aborder virilement mon quatrième quart de siècle. Cela demande de l'imagination parce que nous avons peu d'exemples de pédés âgés et épanouis. Très peu! Nous connaissons tous des pétasses fanées et égocentriques; des vieux garçons qui vivent en coterie; des gars qui tournent encore dans les parcs et les pissoirs à passé 65 ans, parce qu'aucun de leurs amants n'était à la hauteur de leurs attentes. Un de mes amis prétend qu'un gay heureux est un gay mort; ça le tue de vivre dans une société obsédée par la jeunesse. Il se sent invisible lorsqu'il entre dans un bar... À nous donc, les vieux, des faire évoluer les mentalités -- et surtout la nôtre. À vous les jeunes d'établir un plan de carrière et, parallèlement, un projet de durée pour profiter de l'allongement de l'espérance de vie. Comment allez-vous faire? Racontez-le nous!

André