Sur les chantiers: ils tombent la chemise, puis le bas, voire plus

Lorsque la température monte, les ouvriers du bâtiment, ceux de la voirie et les jardiniers des parcs municipaux se font dévorer tout crus par les passants. Fronts ruisselants sous le casque, torses luisants, jambes musclées, ils méritent mieux qu'un coup d'oeil à la dérobade ou un regard appuyé et muet. Ce serait sympathique de leur adresser un geste d'appréciation pour le travail qu'ils accomplissent dans des conditions difficiles. Ou de leur dire bonjour si l'on se trouve à portée de voix. Ils seront étonnés et ravis, eux qui se sentent invisibles, frôlés dangereusement par des automobilistes qui ne ralentissent pas, ignorés par les piétons et généralement méprisés par les cols blancs.
À l'abri de la curiosité derrière les palissades et les murs en construction, les chantiers dissimulent les espiègleries qui se produisent naturellement dans un monde d'hommes liés par le travail, le casse-croûte de midi et l'étroit vestiaire. Shorts distendus. Travail à poil en cas de canicule. Touche-pipi dans le coin à pisser. Amuse-gueule sans importance autre que de soulager et détendre. Puis tout rentre dans l'ordre le soir au foyer.