dimanche 28 septembre 2008
Iraq: une fatwa incite au meurtre des lesbiennes et des gay -------- "de la manière la plus cruelle possible"
L'infusion de démocratie entreprise par les Etats-Unis en Iraq, avec la générosité que l'on sait, a produit des résultats imprévus: le taux de démocratie a encore baissé en Amérique du Nord et la demande n'a pas augmenté au Moyen-Orient.
Jeudi dernier, l'association iraquienne de défense des droits des homosexuels Iraqi LGBT annonçait à Londres que son coordinateur à Bagdad avait été assassiné chez un barbier. Quatre militiens avaient fait irruption dans l'échoppe et criblé de balles le corps de Bashar, 27 ans. Selon Ali Hili, responsable de l'association interrogé par Têtu.com, Bashar aurait été identifié par les milices à la suite d'une interview qu'il avait accordée à un magazine gay australien où figurait une photo facilement reconnaisable. "Le journaliste avait promis de l'emmener en Australie et Bashar l'avait cru", note Ali Hili qui pointe également la responsabilité des autorités irakiennes. "Comment est-il possible que quatre hommes, armés jusqu'aux dents, passent tous les barrages de la capitale iraquienne sans la complicité de la police?" Les progrès dans la sécurité dont les pro-guerre étatsuniens se gargarisent n'a pas encore profité aux minorités religieuses, sociales et sexuelles.
L'association Iraqi LGBT estime à plus de 430 le nombre de personnes assassinées, depuis le début de l'invasion américaine, en raison de leur identité sexuelle ou de leur statut sérologique. Grâce à des fonds venus de l'étranger, elle protège 47 homosexuel(le)s, transexuels ou séropositifs âgés de 14 à 28 ans répartis dans trois maisons dont la localisation est tenue secrète. Sous le régime de Saddam Hussein, la "sodomie" n'avait été criminalisée qu'en 2001. Mais on n'avait pas noté d'emprisonnement ni de mise à mort sous cette accusation. C'est depuis l'occupation que les milices islamiques traquent et tuent les homos et les transsexuels. Saïf, résident de l'une des résidences secrètes, évoque le régime cruel, mais séculier de Saddam: "Sa chute a été la pire chose pour nous".
L'hebdomadaire Newsweek qui a enquêté sur le sujet remarque: "Personne ne veut parler des gays en Irak, et encore moins de ceux qui les tuent". Comme dans la plupart des sociétés musulmanes (et les autres où l'on monnaie la virginité), les pratiques sexuelles entre hommes sont très courantes en Irak, mais officiellement inexistantes. Newsweek a frappé en vain aux portes des ministères à Bagdad, et même à l'ONU (droits humains).
Ali Hili, mentionné plus haut, a fui l'Irak et reçu l'asile à Londres. Il continue à se cacher sous un pseudonyme pour protéger ses proches au pays et sa propre vie. Les bandes armées qui ratissent l'Irak tuent les homosexuels avec la bénédiction de nombreux chefs religieux. Comme le grand ayatollah chiite Ali al-Sistani, qui a publié une fatwa encourageant le meurtre des lesbiennes et des gay "de la manière la plus cruelle possible".
Photos -- En haut: des hommes présumés gay fusillés à Ramadi (2006). Ci-dessus: Karar Oda, trentaine, paysan accusé d'avoir eu une relation avec un homme; tué et brûlé par la milice Badr (2006). Ci-dessous à gauche: Ameer Hasoon, 11 ans, emmené dans une voiture de police, violé en bande, tué de plusieurs balles dans la tête (2006). Au centre: Hasan Sabeh, 34 ans, couturier à Bagdad, pendu, corps mutilé (2007). A droite: Samer, 26 ans, torturé et brûlé à Bagdad par un commando de la mort; yeux bandés, menotté dans le dos, corps criblé de balles (2006). Photos Flickr.
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3 commentaires:
C'est l'islamisme (pas l'islam, attention!) l'arme de destruction massive que Bush a déterrée par son agression cinglée. Navré pour les homos d'Irak. Et le pétrole? Il ne coule moins qu'avant. Si Palin passe avec McCrapule, on aura des terroristes chrétiens aux USA ce qui entraînera la guerre mondiale. Ulysse, où fuir?
Un ami arabe me parlait de ces atrocités. Je pensais qu'il exagérait. Il m'a dit de lire votre post. C'est insoutenable. De quoi nous plaignons-nous en occident?
Réponse à Liliane :
Il est vrai que c'est tragique ce qui se passe en Iraq ms se nè pa pour autant qu'il faut minimiser les problèmes réels d'intégrations des minorités sexuelles et autres en Occident en les comparan à des pays moins avancés.
A contrario, je crois plutau kil fau comparé nos propres sociétés à celles plus avancées ou qui ont trouvé des solutions innovantes aux problèmes que nous rencontrons.
Sans cela, nous sommes condamnés à régresser ou a tt le moin a stagner alrs ke se comparer lucidement a plus élevé ke soi PEUT aidé a progressé. Et cela vaut aussi pr l'individu...
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